Pour vous accompagner durant le confinement, le magazine d’art L’Œil et Le Journal des Arts s’associent pour vous offrir gratuitement une sélection de leurs meilleurs articles sur un.e artiste, une période clé de l’histoire de l’art ou une aventure esthétique. Pour son 8e épisode, cette série de révisions met en lumière un mouvement qui, par ses excès de couleurs, fit scandale en France en 1905 : le fauvisme.
DONATELLO CHEZ LES FAUVES !
Au Salon d’Automne de 1905, un groupe d’artistes provoque la polémique. Leurs tableaux aux couleurs violemment subversives rompent avec la tradition du mimétisme, en refusant notamment l’utilisation de la « couleur locale ». Sur la toile, leurs arbres deviennent rouges et leurs chairs, vertes. Au milieu des 36 peintures bariolées présentées cette année-là par Matisse, Derain, Camoin, Vlaminck, Marquet et Manguin, trônent deux sculptures réalisées dans le plus pur style académique. Une proximité incongrue qui vaut ces mots à Louis Vauxcelles : « C’est Donatello chez les fauves ! » Sans le savoir, le critique d’art vient de donner un nom au premier mouvement d’avant-garde du XXe siècle : le fauvisme.
À voir : « Le Fauvisme sur Museum TV, avec Isabelle Manca »
MATISSE ET DERAIN
À tout seigneur, tout honneur. C’est Henri Matisse et André Derain qui, en peignant côte à côte à Collioure durant l’été 1905, jettent les bases de cette nouvelle esthétique que l’on appellera « le fauvisme ». Durant les deux mois qu’ils passent ensemble, les deux amis réalisent des dizaines de tableaux et d’aquarelles plus révolutionnaires les uns que les autres. Ces deux articles publiés dans le magazine L’Œil en 2005, à l’occasion du centenaire de la naissance du mouvement, reviennent sur cette aventure commune, tout en définissant les contours de deux personnalités déjà fort différentes.
À lire : « Matisse et Derain, l’atelier de Collioure » et « Livrer le motif aux couleurs »
COLLIOURE
Petit port de pêche situé au pied des Pyrénées orientales, sise au bord de la Méditerranée, Collioure est donc le berceau de la peinture fauve en 1905. Publié cent an plus tard, cet article du Journal des Arts présente la série d’expositions qui, de Céret à Saint-Tropez, fêtait l’anniversaire du fauvisme. L’occasion de dresser l’itinéraire et la généalogie des fauves.
À lire : « Été 1905 : un centenaire haut en couleur »
ANALYSE D’ŒUVRE
Peintes en 1907, Les Baigneuses d’André Derain, aujourd’hui conservées au MoMA à New York, tombent comme un coup de poing qui laisse la critique chancelante. L’œuvre reprend la leçon du fauvisme bien sûr, mais aussi celle de Cézanne, et se veut un pont vers le cubisme en gestation chez les amis Braque et Picasso. Arrêt sur image…
À lire : « Les baigneuses d’André Derain »
MAURICE DE VLAMINCK
C’est Derain, rencontré en 1900 à l’armée, qui présente Vlaminck à Matisse lors d’une exposition Van Gogh à Paris. « Je vis Derain accompagné d’un garçon d’allure gigantesque qui, d’une voix autoritaire, criait son enthousiasme. Il disait : "Tu vois, il faut peindre avec des cobalts purs, des vermillons purs, du Véronèse pur." Je pense encore que Derain avait un peu peur de lui. Mais il l’admirait pour son enthousiasme et sa chaleur », se souviendra Matisse. Vlaminck va dès lors participer à l’aventure de la couleur, jusqu’en 1914, date où il s’en éloigne et perd sa notoriété.
À lire : « Vlaminck, l’après-midi d’un fauve » et « Vlaminck, la couleur à bras le corps »
HENRI MANGUIN
En participant au Salon d’Automne de 1905, Manguin, qui a découvert Saint-Tropez l’année précédente, associe son nom au fauvisme et entre dans l’histoire de l’art.
À lire : « La joyeuse palette de Manguin »
CHARLES CAMOIN
En 2016, une exposition monographique à Aix-en-Provence, où le peintre avait effectué sa conscription, montrait les qualités de celui qui fut marqué par Cézanne, mais aussi ses limites. « Il est paradoxal de vouloir affirmer la valeur de la production picturale de Camoin à l’aide du "réseau" auquel il appartient », note cet article critique paru dans Le Journal des Arts.
À lire : « Charles Camoin et ses amis fauves »