PARIS
Démocratisation culturelle. Les bilans annuels des opérateurs culturels dressent un état des lieux plus que satisfaisant de la culture en France.
Les musées affichent de bonnes fréquentations malgré les mouvements sociaux, les expositions (« Toutânkhamon », « Léonard de Vinci »..) battent des records, de nouveaux lieux prestigieux vont ouvrir (Musée du Grand Siècle, Collection Pinault…). Le marché de l’art, qui fait maintenant pleinement partie de l’écosystème culturel, est en grande forme.
Mais de quelle culture parle-t-on ? Malgré des visiteurs en grand nombre, ces résultats ne concernent que le public favorisé. Qu’en est-il de l’accès à la culture des ouvriers, des employés, des habitants des banlieues et des zones rurales, en résumé de la France des « gilets jaunes » ?
Si l’on perçoit confusément que cette France-là est à l’écart de la « haute culture », on n’en sait pas grand-chose. La dernière enquête de la Rue de Valois sur les pratiques culturelles des Français remonte à 2008. Douze ans : une éternité quand les mutations sociologiques accélèrent. Il y a bien ici et là des think tanks qui produisent des notes sur les inégalités culturelles, mais pas de vision d’ensemble.
Emmanuel Macron, qui s’est peu exprimé sur le sujet, semble privilégier l’éducation des jeunes avec des moyens plus importants pour l’Éducation artistique et culturelle et la mise en place du Pass culture, considéré comme la clef de voûte du système. L’éducation doit naturellement être la priorité, car c’est dès l’enfance que se forgent les goûts et les habitudes, mais faut-il pour autant sous-investir dans l’accès à la culture des adultes défavorisés ?
De nombreuses initiatives existent pourtant, mais elles sont trop peu médiatisées et encore moins bien considérées par l’élite culturelle pour laquelle le socioculturel, par exemple, ce n’est pas vraiment de la culture. Pour agir, il convient d’abord de savoir, de mesurer et de faire connaître. Il serait opportun de créer un observatoire de la démocratisation culturelle qui établirait une cartographie et une typologie des initiatives dans la « haute » et la « basse » culture et évaluerait annuellement leur consommation dans chaque catégorie sociale et ethnique (arrêtons avec l’hypocrisie de l’interdiction des études ethniques). Au besoin sous la forme d’un rapport au Parlement.
C’est dans cet esprit que la première des six villes dont le JdA va couvrir la campagne des municipales sur le plan culturel est Saint-Denis, en banlieue parisienne.
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Où en est l’accès à la culture ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°537 du 17 janvier 2020, avec le titre suivant : Où en est l’accès à la culture ?