PARIS
EXCLUSIF. La député (LREM) a remis ce matin son rapport à Edouard Philippe sur l’accès à la culture pour tous les citoyens.
La démocratisation culturelle était jusqu’à présent l’angle mort de la politique culturelle d’Emmanuel Macron. Mais la crise des Gilets Jaunes est passée par là, et « l’Acte II » du quinquennat ne pouvait faire l’impasse sur le sujet.
Et comme pour bien marquer le changement, c’est le Premier Ministre et non pas le Président qui a commandé un rapport en août dernier à Aurore Bergé sur le sujet. La jeune (34 ans) députée des Yvelines, porte-parole de la République en marche, qui s’est déjà singularisée par deux rapports, l’un sur les relations entre les parents et l’école et l’autre sur l’audiovisuel, a remis lundi matin au Premier Ministre sa copie assortie de 60 recommandations.
Son rapport est nourri par des discussions avec 450 (!) acteurs du monde culturel rencontrés en moins de 5 mois, dont elle retire une conviction ainsi qu’elle l’a déclaré au Journal des Arts (entretien à paraître prochainement) : « Il n’y a pas de zones blanches culturelles, car il existe partout un tissu associatif ».
Les 60 propositions brassent large : de la petite enfance aux publics empêchés, en passant par l’Education artistique et culturelle, le développement territorial et l’audiovisuel. Elles sont pour certaines très symboliques et pour d’autres très pragmatiques. Dans le registre symbolique, on relève l’inscription des droits culturels dans la Constitution (Proposition n° 17), des conseils sur la « santé culturelle » dans les carnets de santé des enfants (P 1) et la création d’un « passeport culturel » à remettre aux élèves de CM1.
Outre l’Education artistique et culturelle qui fait l’objet d’une bonne dizaine de recommandations, le rapport laisse cependant apparaître quelques piliers : la lecture, la fréquentation des livres depuis la petite enfance et le développement des bibliothèques est l’un des piliers. Aurore Bergé demande notamment la construction de bibliothèques dans les 347 quartiers prioritaires de la politique de la Ville (P 27). Elle n’est d’ailleurs pas avare des deniers publics, puisqu’elle demande à sortir les budgets cultures des contrats dits « de Cahors » dans les villes qui se sont engagées à ne pas augmenter les dépenses de fonctionnement de plus de 1,2 % (P 43). Elle souhaite que 5 % des financements apportés dans les programmes de rénovation urbaine (dans le cadre de l’ANRU) soient réservés à la culture (P 44). De même, et la mesure risque de faire un peu de bruit, elle recommande d’ouvrir la loi Aillagon sur le mécénat aux organismes de spectacle vivant (P 31).
A côté de la lecture et de l’EAC donc, trois autres piliers constituent l’assise du rapport : l’audiovisuel (des programmes de qualité), des actions en direction des handicapés et des pensionnaires de maisons de retraite ainsi que la mise en place de plusieurs dispositifs permettant une meilleure coordination dans les territoires.
D’une certaine façon, Aurore Bergé a dressé la feuille de route de la nouvelle direction au sein du ministère de la Culture qui sera en charge de la démocratisation culturelle et de l’enseignement, et que Noël Corbin est en train de préparer.
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Les 60 propositions d’Aurore Bergé pour l’émancipation par la culture
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