PARIS
Un document parlementaire formule plusieurs recommandations afin de fortifier le plan issu du rapport Orsenna-Corbin.
En février 2018, un rapport rédigé par Erik Orsenna et Noël Corbin publiait un tableau édifiant sur les amplitudes horaires des bibliothèques qui montrait que celles-ci étaient ouvertes en moyenne 20 heures par semaine, avec des « pointes » à 41 heures dans les grandes villes. La mission « flash » de suivi du plan consécutif à ce rapport, confiée aux députées Aurore Bergé et Sylvie Tolmont, dont les conclusions ont été communiquées la semaine dernière à la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, ne procède pas à la mise à jour de ce tableau, mais apporte cependant quelques éléments chiffrés. Il serait à cet égard souhaitable que l’Observatoire de la lecture publique du ministère de la Culture publie chaque année un tableau de suivi des amplitudes horaire.
Grâce à l’augmentation de 10 % des concours particuliers pour les bibliothèques au sein de la dotation générale de décentralisation (pour s’établir à 88,4 M€), l’État a pu soutenir 379 projets d’extension d’horaire, principalement en finançant les dépenses de personnel supplémentaires. Le résultat n’est pas anecdotique, car si l’on prend en compte les projets démarrés en 2016 avant le Plan bibliothèque, ces sites ont augmenté en moyenne leur amplitude horaire de 8 heures 30. Mais avec 379 projets sur 16 500 bibliothèques, la route est encore longue. D’autant que se pose le traditionnel problème de « l’après », de la sortie du dispositif. Aurore Bergé propose de mettre en place un accompagnement transitoire pour les projets arrivant à échéance du financement, par exemple à travers les contrats territoire-lecture (CTL).
Recommandations de bon sens
La députée mentionne – pour la forme – les bibliothèques universitaires dont le rapport Orsenna rappelait que seulement quinze d’entre elles sont ouvertes le dimanche et une seule à Paris, mais sans actualiser ces données.
En fait, ce rapport s’attache surtout à faire des constats empiriques issus d’auditions et d’enquêtes de terrain, et formule des pistes de travail et des objectifs plus ou moins généraux, mais tous frappés du bon sens. Ainsi, elle relève que 347 communes situées en quartier prioritaire de la ville sont dépourvues de bibliothèques, et en appelle « à un programme prioritaire de construction ». Elle propose également des bonifications d’aides pour les villes et départements qui font un effort pour diversifier les publics. Ayant noté la réticence des directeurs de prison à développer, ou tout simplement installer des bibliothèques, elle considère que ce doit être une priorité. Au passage, elle recommande de déployer les « Micro-Folies » dans les établissements pénitentiaires.
Au fond, pour elle, le principal bénéfice du rapport Orsenna-Corbin « est d’avoir rendu les bibliothèques présentes dans le débat public ». Une présence amplement justifiée par leur nombre, leur maillage et leur offre qui en font les premiers « tiers lieux ».
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Un premier bilan du plan bibliothèques
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°564 du 2 avril 2021, avec le titre suivant : Un premier bilan du plan bibliothèques