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Le Louvre-Lens cherche son équilibre financier

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 27 mars 2025 - 496 mots

LENS

Confronté à un déficit de 1,13 million d’euros soit 7 % de ses recettes moyennes, le « Louvre du Nord » augmente son billet et va réduire ses dépenses.

Lens (Pas de Calais). Avec un budget de 15 à 17 millions d’euros annuels et le soutien des collectivités locales, le Louvre-Lens dispose habituellement d’une marge de manœuvre financière. L’annonce d’un déficit de plus d’un million d’euros peut surprendre, mais Annabelle Ténèze, directrice du musée, précise d’emblée que « ce n’est pas une cessation de paiement » comme le laissaient entendre les médias. Elle ajoute qu’il s’agit avant tout d’un « décalage entre les dépenses et les recettes » dans le cadre du retard du vote du budget 2025, suite au remaniement du gouvernement en décembre, et que la trésorerie couvre ce décalage. Le musée bénéficie depuis 2014 d’un budget stable, et Annabelle Ténèze espère qu’il en sera de même pour 2025 sans se prononcer plus avant (le budget du musée sera voté fin mars). Le Louvre-Lens bénéficie du soutien affirmé de la Région qui possède le bâtiment, du Département et de la communauté d’agglomération : ces collectivités abondent près de 85 % du budget. La situation du musée n’est donc pas inquiétante, et plusieurs raisons expliquent le déficit. L’année 2024 a notamment été marquée par les travaux de la Galerie du temps qui ont entraîné sa fermeture pendant plusieurs mois. Si cette fermeture n’a pas généré de manque à gagner direct du fait de sa gratuité d’accès, Annabelle Ténèze souligne que la Galerie reste la vitrine du musée et un attrait important pour les visiteurs et les entreprises locales. Les travaux ont par exemple empêché sa privatisation pendant presque tout 2024.

Ce n’est donc pas le coût des travaux qui a creusé le déficit car ils étaient financés sur un budget dédié (environ 2,8 M€), « à l’équilibre » selon Annabelle Ténèze. Outre les travaux, le musée pâtit de l’inflation qui touche à la fois les prix de l’énergie et du transport, ainsi que l’augmentation de la masse salariale (et du point d’indice des fonctionnaires). Parmi les pistes envisagées pour équilibrer les comptes, la réduction de la facture d’électricité, la rationalisation du transport et des matériaux, soit des mesures déjà engagées par le musée ces dernières années, selon sa directrice. Côté ressources propres, elle note « une dynamique de soutien des mécènes » sur laquelle le musée veut capitaliser en 2025. Enfin, Annabelle Ténèze annonce une augmentation d’un euro du billet d’entrée pour les expositions, « sachant que le prix n’a pas augmenté depuis 2021 ». La Galerie du temps restera gratuite, avec le soutien du président de la Région Xavier Bertrand qui s’y est engagé lors de sa réouverture. En revanche, le musée ne réduira pas ses horaires d’ouverture, contrairement à ce qui a été annoncé par certains médias. « Les horaires d’ouverture sont directement liés à la fréquentation des expositions, c’est indissociable , explique Annabelle Ténèze, qui ajoute que le musée s’apparente à « un service public de proximité puisque 30 % des visiteurs viennent au moins trois fois par an ».

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°652 du 28 mars 2025, avec le titre suivant : Le Louvre-Lens cherche son équilibre financier

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