Les cloches de l’église du XVIe siècle seront installées en avril, point final d’un chantier mené depuis deux ans pour rénover le clocher très fragilisé.
La Rochelle (Charente-Maritime). Sur le Vieux-Port, l’église Saint-Sauveur est bien plus discrète que les trois imposantes tours qui bordent le front de mer. Elle n’en reste pas moins un élément clé de l’histoire rochelaise. Édifiée au XIIe siècle, ravagée par un incendie et reconstruite au XVe siècle, détruite puis rebâtie à nouveau au XVIe siècle… l’église a traversé les siècles au gré des aléas. Et au passage du temps, se sont ajoutées les contraintes liées à son environnement : l’air marin n’a pas été tendre avec les vieilles pierres, l’eau saline les ayant fortement érodées. Entre 1995 et 2008, un important chantier de restauration avait alors été mené. L’église avait d’abord été fermée par mesure de sécurité, le temps de restaurer la nef principale dont des pierres chutaient. Un chantier qui s’était finalement prolongé sur plus d’une décennie pour s’étendre aux bas-côtés, au chœur et à la mise aux normes complète du bâtiment.
Seul un élément était alors resté intouché : le clocher qui culmine à 42 mètres de haut, surplombant la vieille ville. La toute dernière étape d’une longue restauration, mais qui n’est intervenue que bien après (car moins urgente, à l’époque). C’est en septembre 2022 qu’a débuté sa rénovation. « En 2020, des chutes de pierres nous avaient alertés sur la fragilité du clocher, détérioré par le sel. Même s’il y a déjà eu des travaux à la fin du XIXe siècle et dans les années 1970, il n’avait pas connu de restauration d’ampleur », précise Géraldine Gillardeau, chargée du patrimoine au service d’action culturelle de la Ville. Des filets avaient alors été installés pour prévenir de nouvelles chutes, dans l’attente du lancement du chantier qui a été piloté par Michel Goutal, architecte en chef des Monuments historiques. Les vitraux ont été rafraîchis, les gargouilles dessalées, la couverture reprise et l’assise du clocher rénovée.« On est très fiers d’avoir pu restaurer le beffroi en conservant une partie des poutres d’origine, qui datent du XVe siècle. C’est stupéfiant de voir qu’elles étaient encore de grande qualité, souligne Géraldine Gillardeau. Et bien sûr, quand on rénove un clocher, on veut aussi en restaurer la voix. Que ses cloches résonnent à nouveau en écho avec celles des autres monuments de la ville. » Cela faisait plus de trente ans qu’elles ne sonnaient plus. La plus colossale a donc été restaurée, tandis que l’autre cloche a dû être remplacée par une nouvelle. Deux cloches supplémentaires, offertes par le Québec et refondues, complètent désormais l’ensemble. Elles vont être remontées dans le clocher en avril, pour être bénies le jour de Pâques.
Pour financer la fabrication des cloches (portée par l’association Salvare Campani), la Fondation du patrimoine a été mise à contribution. Au total, le coût des travaux s’est élevé à 2,2 millions d’euros. La Ville, propriétaire de l’église, a financé à hauteur de 500 000€ et a bénéficié de l’aide de l’État, de la Région et du Département.
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Restauration de l’église Saint-Sauveur à La Rochelle
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°652 du 28 mars 2025, avec le titre suivant : Restauration de l’église Saint-Sauveur à La Rochelle