Un an après sa réélection, la politique culturelle d’Emmanuel Macron ne suscite guère d’enthousiasme.
Pourtant le président n’a pas lésiné sur les moyens de la Rue Valois, accordant à sa protégée Rima Abdul Malak une confortable augmentation budgétaire de plus de 7 % pour 2023, dans le sillage des considérables dotations pendant la pandémie de Covid. Le Covid, justement, tout le monde ou presque semble avoir refoulé cette période de profonde dépression culturelle, qui n’est qu’un lointain souvenir pourtant vieux de seulement quelques mois. Le secteur marchand de la culture a retrouvé des couleurs en 2022, ayant même dépassé de 8 % son chiffre d’affaires de 2019, selon l’enquête trimestrielle du service statistique du ministère.
Sur le plan symbolique, le président semble avoir perdu l’élan de son premier mandat, paralysé par la guerre en Ukraine, le retour de l’inflation et plus récemment les mouvements sociaux contre la réforme des retraites. Il est en partie responsable de cet état de fait. Alors que ses engagements culturels lors de la campagne de 2017 comportaient une vingtaine de chapitres, ceux de 2024 ne sont qu’au nombre de trois. Et encore, ils sont de faible ampleur. Il a promis une nouvelle commande publique artistique alors que la précédente (« Mondes Nouveaux ») manque de lisibilité et de visibilité ; il a annoncé un investissement dans les métavers européens qui n’a pas encore eu de concrétisation et prévu une extension du Pass culture dès la sixième, sans que l’on sache ce qu’il en est du Pass pour les 15-18 ans dans les collèges et lycées. Et le séminaire gouvernemental de fin août sur les chantiers prioritaires n’a pas apporté de nouveau souffle.
Même le volet culturel de la préparation, puis du déroulement des Jeux olympiques, lesquels vont commencer à occuper l’espace médiatique, manque d’entrain. Et que dire de l’épisode sur le nouveau régime de la TVA consécutif à une directive européenne, que Bercy aurait pu anticiper plutôt que de laisser les médias répandre l’idée d’un sabordage du marché de l’art, alors que cette directive peut-être, au contraire, très favorable aux marchands ? On a déjà écrit dans ces colonnes que la perception de la personnalité du président par l’opinion pèse sur l’appréciation de son action. L’agenda des prochains mois – Villers-Cotterêts, annonce de la Capitale européenne de la culture en 2028, réouverture de Notre-Dame – va-t-il lui permettre de reprendre la main ?
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Macron, un bilan culturel contrarié
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°610 du 28 avril 2023, avec le titre suivant : Macron, un bilan culturel contrarié