La mobilisation contre la réforme des retraites dans la Culture

France. Jeudi 16 mars, alors qu’Élisabeth Borne s’apprêtait à engager la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale en recourant à l’article 49.3 de la Constitution, les grévistes de la CGT-Culture étaient réunis à l’hôtel de la Marine, place de la Concorde, juste en face de la chambre basse du Parlement. Un rassemblement symbolique pour s’opposer à la réforme des retraites, décliné tout au long de la semaine suivante dans divers établissements culturels.

Le jeudi 23 mars, devant le Panthéon, la CGT-Monuments nationaux faisait une opération de communication autour d’Ambroise Croizat, père fondateur de la sécurité sociale, réclamant le retrait de la réforme et la panthéonisation du ministre de la IVe République. Plus tôt dans la semaine, les salariés syndiqués ont protesté dans les murs du Musée de Cluny, devant la pyramide du Louvre et sur le parvis de la Cité de l’architecture et du patrimoine. L’appel à la grève de l’intersyndicale a entraîné ce jour-là la fermeture de plusieurs sites majeurs (le château de Versailles, la tour Eiffel, l’arc de Triomphe), et l’ouverture en conditions dégradées d’autres musées tels que le Musée Picasso ou le Musée d’Orsay.

Au Mobilier national, les salariés grévistes ont annoncé qu’ils ne participeraient pas à l’accueil du roi d’Angleterre, dont la visite a depuis été reportée. Mobilisés contre la réforme des retraites, ils exprimaient aussi leur solidarité avec les « travailleurs anglais, en particulier de la Culture, qui sont en grève depuis des semaines pour l’augmentation des salaires ». Les grévistes de la Culture ajoutent ainsi à l’opposition contre la réforme d’autres revendications, à l’instar des étudiants des écoles d’art et d’architecture présents dans les manifestations, dénonçant le manque de moyen dans leurs formations.

De la même manière, les artistes auteurs occupant le Musée des beaux-arts de Lyon s’opposaient autant à la réforme des retraites qu’à l’absence d’un régime d’assurance chômage pour leur profession. Au terme de quatre jours d’occupation, et autant de fermeture exceptionnelle du musée, les artistes ont quitté les lieux, « réjouis » par le dialogue avec la Ville de Lyon, avec laquelle ils engagent une réflexion sur une assurance chômage à l’échelle municipale.