L’éditorialiste du JdA plaide pour que les nominations dans les musées soient confiées à une haute autorité indépendante.
Les dirigeants des sociétés de l’audiovisuel public sont nommés par une haute autorité distincte du gouvernement, l’Arcom. Il est temps de faire de même pour les responsables des opérateurs de la culture, à commencer par ceux exerçant dans le champ patrimonial, soit une trentaine. Outre que cette procédure aurait le mérite d’éviter les nominations politiques, elle donnerait plus de« transparence » aux nominations, éviterait un système « beaucoup trop endogame » et pourrait ouvrir les postes à de « grands internationaux ». Ces trois avantages espérés ont été exprimés par un certain Emmanuel Macron lors de la présidentielle de 2017.
Certes il n’y a pas eu de nominations vraiment choquantes dans le monde patrimonial depuis 2017, et les enjeux de liberté d’expression qui occupent un(e) patron(ne) de musée ne sont pas de même nature qu’à Radio France. On peut cependant regretter quelques intérims et vacances de postes qui ont duré trop longtemps ainsi que des renouvellements pas toujours justifiés.
L’enjeu se situe dans le choix de personnalités compétentes susceptibles d’apporter une plus-value pour l’opérateur. Il n’y a pas de processus de nomination idéal, mais confier cette mission à une autorité dont les membres seraient nommés par les grandes institutions de la République, à l’instar de l’Arcom, serait un gage d’efficacité. Cette autorité s’assurerait du calendrier des procédures de recrutement, favoriserait un large flux de candidatures, mènerait des entretiens approfondis et publierait les projets et les bilans des candidats. Ce serait alors la fin de l’anonymat, mais aujourd’hui déjà les noms fuitent dans la presse.
Commenter une nomination est l’occasion pour un média comme le nôtre d’analyser les forces/faiblesses de l’établissement et l’adéquation du projet des candidats. Cela demande des journalistes expérimentés. Le nouveau contexte politique va nécessiter encore plus d’enquêtes, d’analyses, de mises en perspective… ce qui a un coût. Aussi allons-nous devoir augmenter le prix du numéro à 6,90 euros. Nous n’avions pas revu nos tarifs depuis 2009, afin de ne pas pénaliser nos lecteurs. Mais en quinze ans, l’inflation a été de 25 % et Le Journal des Arts, le dernier éditeur de presse artistique généraliste indépendant, ne peut plus absorber ces coûts dans ses marges. Grâce à votre fidèle soutien, vous pouvez compter sur notre vigilance dans les prochains mois.
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Pour un « Arcom » dans les musées
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°637 du 5 juillet 2024, avec le titre suivant : Pour un « Arcom » dans les musées