Aide à la création. En novembre 2021, le Ministère de la Culture présentait les 264 projets sélectionnés dans le cadre du programme de commande publique – dénommé Mondes nouveaux – annoncé par Emmanuel Macron en plein confinement.
Dix-sept mois plus tard, la communication de ce programme est pour le moins discrète. Contrairement à la Mission Patrimoine de Stéphane Bern où chaque site sélectionné suscite chaque année un important relais dans la presse locale, l’inauguration ou l’activation des commandes de Mondes nouveaux se déroulent dans le plus complet anonymat. On ne sait d’ailleurs même pas si ces commandes ont été livrées et montrées au public. Le site Internet officiel du programme est à cet égard d’une imprécision déroutante pour une commande de 30 millions d’euros soutenue au plus haut niveau de l’État. Il est vrai que la nature des œuvres n’aide pas à leur médiatisation. Ce ne sont pas 264 sculptures installées dans un site patrimonial ou naturel qu’il est donné à voir mais des installations sonores, des spectacles vivants, des livres, des compositions musicales, des structures éphémères…
La diversité des formats se veut le reflet de la création contemporaine, tout comme leur caractère expérimental. La direction artistique de Mondes nouveaux affirme qu’elle s’est refusée à être un simple guichet à subventions et qu’elle s’est attachée à dialoguer avec les artistes afin de conjuguer au mieux le projet et le site pour lequel l’œuvre était prévue. On reste perplexe sur l’intensité de ce dialogue compte tenu du nombre de commandes. « Commandes » n’est d’ailleurs pas le terme approprié puisque les artistes en restent propriétaires. Sans parler de dilettantisme, disons que l’équipe a été dépassée par le nombre de candidatures (plus de 3 000) et de projets. Il est bien difficile dans ces conditions d’évaluer la qualité des œuvres et ce n’est pas la sélection qui sera présentée bientôt à l’École des beaux-arts ni même le catalogue annoncé pour juin qui le permettront.
On comprend bien que la philosophie du programme est d’aider financièrement des artistes et de faciliter la recherche artistique sans préjuger si ces œuvres deviennent justement des œuvres ou si elles aident les artistes à affiner leur démarche. Mais enfin, alors que nombre de ces projets « questionnent les grands problèmes du moment », un peu plus de transparence sur lesdits projets aurait été bienvenue.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Des « Mondes nouveaux » en roue libre
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°608 du 31 mars 2023, avec le titre suivant : Des « Mondes nouveaux » en roue libre