Ils déplorent avoir été tenus à l’écart de la grand commande publique dont le ministère faisait le bilan mercredi.
Alors que la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, recevait mercredi 28 juin rue de Valois les artistes et les partenaires du programme « Mondes nouveaux » à l'occasion du bilan de cette première édition, l’atmosphère de satisfecit général était quelque peu troublée par une communication du DCA, le réseau national des centres d'art contemporain. Fâchés d’avoir été tenus à l’écart de ce programme de commandes artistiques inédit doté de 30 millions d’euros, les Centres d’art l’ont fait savoir.
Leur tribune pointe ainsi le fait que la réalisation de la plupart des projets a été « assurée par des agences de production, sans associer certains acteurs locaux dont c’est le quotidien d’accompagner les artistes comme de favoriser les rencontres avec les publics ».
Après avoir rappelé comment « Mondes Nouveaux » avait bénéficié du renfort d’agences de production, la ministre a reconnu pour sa part, dans son allocution du 28 juin, que le choix « pas évident » de s’appuyer sur le Centre des Monuments Nationaux et le Conservatoire du Littoral avait été motivé par la recherche d’un « ancrage dans l’histoire » et la volonté de « se rapprocher de la nature », avec une attention particulière portée « aux territoires ultramarins ».
Rima Abdul Malak a surtout insisté sur les collaborations riches et inattendues qui se sont nouées dans le cadre de plusieurs projets artistiques, comme celui de la romancière et vidéaste Valerie Mrejen et du dramaturge Mohamed El Khatib, qui ensemble ont mis en place LBO, le premier centre d’art dans un Epahd. Ou les « tapisseries-témoignages » du littoral breton que le designer Dorian Etienne a réalisées avec les habitants. Les cartes blanches données aux créateurs ont favorisé un esprit de transdisciplinarité qui n’aurait pas été le même si le programme avait fait appel dès le départ aux structures artistiques existantes, a-t-elle souligné.
Le DCA fait valoir que ses équipes ont été sollicitées « a posteriori et en urgence » par des artistes démunis face à des questions techniques et financières qui les dépassaient. Autant « de problèmes, assure le DCA, que nous aurions pu d’emblée éviter. » Mais qui n’ont pas été évoqués lors de cette soirée de célébration.
Tandis que le DCA questionne de façon polémique la visibilité des œuvres produites dans le cadre de « Mondes Nouveaux » (dont on peut penser qu’elle est inversement proportionnelle aux moyens déployés), le ministère renvoie à la parution de l’ouvrage recensant l'ensemble des 260 projets qui n’auraient pas pu voir le jour sans ce programme.
Mais au-delà de ces critiques, l’enjeu pour les centres d’art est clair : que leurs équipes soient associées à la deuxième édition de cet important programme de soutien à la création contemporaine de l'État. Car si ce n’était pas le cas, c’est bien leur mission d’acteurs essentiels de la politique culturelle qu’ils estimeraient déconsidérée. « L’Acte II, a promis la ministre, sera précédé d’un temps d’écoute et de concertation ». Pour autant, elle n’envisage pas de découper le budget alloué par le nombre de catégories et de réseaux professionnels existants, sans quoi, assure-t-elle, « ce ne sera plus Mondes Nouveaux ».
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Les Centres d’art gâchent la célébration de Mondes Nouveaux
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