PARIS
Le texte est accompagné d’un barème de rémunération des artistes, premier exemple du genre.
Les 48 membres du réseau DCA (Association française de développement des centres d’art contemporain) ont adopté en mars dernier une charte des bonnes pratiques des centres d’art contemporain, récemment rendue public. En six articles volontairement synthétiques, l’association veut fournir des outils à l’ensemble des acteurs du monde de l’art contemporain.
La charte est un « référentiel » qui vise à promouvoir de « bonnes pratiques » au sein du réseau. Les six points abordés sont : la rémunération des artistes, la gestion des équipes, l’éducation artistique et culturelle, la lutte contre les discriminations et l’inclusivité, la prise de conscience environnementale et la nécessité de travailler en coopération.
Julie Pellegrin, vice-présidente de l’association, relate au Journal des Arts la genèse de ce texte : le constat d’une situation dégradée lors du forum professionnel des centres d’art en 2016. Le diagnostic est celui d’un « risque de souffrance au travail accru » du côté des artistes, du fait de la précarité de leur statut professionnel.
Lors de deux journées de travail en 2017 et 2018, les membres du réseau ont été invités à réfléchir sur la notion de « care » (« attention » en anglais) dans le rapport à leurs équipes. Ce terme que l’on retrouve sous la forme de l’expression « éthique de l’attention de l’autre » dans l’article 2 de la Charte, témoigne de la difficulté à articuler un certain nombre de valeurs avec des pratiques managériales qui sont, selon Julie Pellegrin, « a priori étrangères à notre langage ».
Et s’agissant du rôle des artistes dans la société, Julie Pellegrin veut « affirmer haut et fort, face à toutes les critiques sur notre prétendu élitisme, que nous sommes des lieux phare de la démocratisation culturelle », ancrés dans les zones rurales et périurbaines et au contact de publics divers.
L’inclusivité, la parité et la lutte contre les discriminations font l’objet d’un article, l’exigence de démocratie est ainsi évoquée dans l’article 3 où les centres sont qualifiés de « lieux d’exercice de la citoyenneté ». L’article 5, consacré à l’urgence écologique, invite les centres à réduire au maximum « leur impact environnemental ». Pour Julie Pellegrin, l’art « participe à une forme de surconsommation, de surproduction ».
Le dernier article a trait au fonctionnement du réseau sur la base de la coopération et de l’entraide, essentielle dans une période où les budgets sont réduits.
« On a beaucoup réduit » confie la présidente de l’association. Car le but n’est pas de théoriser sur le rôle d’un centre d’art, mais de fournir des outils concrets aux membres du réseau, à l’image du barème de rémunération des artistes placé en annexe, premier document du genre en France et calculé selon les rémunérations pratiquées par les membres du réseau. L’association a voulu créer une « jurisprudence » en fixant les rémunérations minimums. « Certains trouvaient les taux trop faibles lors de la dernière assemblée, rapporte Julie Pellegrin, mais il faut bien avoir en tête que ce sont des minimas ». A terme, d’autres annexes-outils comme la déclaration sur les droits culturels de Fribourg ou des articles législatifs devraient être associés à la charte.
Cette charte servira de base de travail lors de la première rencontre du réseau européen que l’association est en train de tisser, début 2020 à Paris. Il y sera notamment question de diversité, de parité et de lutte contre les discriminations.
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Le réseau DCA rappelle ses engagements dans une charte des bonnes pratiques
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