Qu’est-ce qu’un centre d’art ?

Le réseau national des centres d’art contemporain a 25 ans. Soutenu dès sa création par le ministère de la Culture, d.c.a., l’Association française de développement des centres d’art, fédère aujourd’hui cinquante lieux dans l’Hexagone. La programmation culturelle au Palais de Tokyo, en novembre, a rappelé les rôles et les missions de ces centres. Lieu de production et d’expérimentation, ils sont des maillons importants de l’écosystème de l’art contemporain et de sa diffusion auprès des publics. Depuis la fin des années 1960, ils sont près de 15 000 artistes à y avoir exposé selon la base ressource de d.c.a. en cours de constitution, qui recensera bientôt sur le site Internet du réseau le nom des artistes, l’année de leur passage dans un centre d’art, les pièces réalisées et les publications éditées. Un travail de titan précieux pour la traçabilité du parcours de chaque artiste. Car, si les centres d’art n’ont pas vocation à constituer de collection, sur les deux à trois dernières années, mille œuvres ont été produites et quatre cents expositions par an programmées.

Passer du CAC Brétigny à la Villa Vassilieff à Paris, du Ciap de l’île de Vassivière au Cirva à Marseille, ou de BBB à Toulouse à La Criée à Rennes et au Crédac à Ivry-sur-Seine montre les multiples identités que revêtent les centres d’art. La physionomie, la taille et les financements varient d’un lieu à un autre. Les poids lourds du réseau (le Palais de Tokyo et le Jeu de Paume à Paris, la Villa Arson à Nice ou la Villa Noailles à Hyères) forment eux-mêmes des entités distinctes. Attachés à leurs spécificités, ils ne dialoguent et ne coproduisent pas moins. Ils partagent en commun les valeurs et les enjeux de ce qui fait un centre d’art. L’admission au réseau d.c.a demande à ce propos qu’un certain nombre de critères soient remplis. Que la direction soit assurée par un professionnel de l’art contemporain notamment et qu’une équipe aux postes bien identifiés lui soit entièrement consacrée. N’est donc pas centre d’art qui veut ou qui le proclame. La création du Label Centre d’art contemporain d’intérêt national par l’arrêté du 5 mai 2017 les renforce et vient soutenir leur rapport avec l’État et les collectivités territoriales.