Julie Pellegrin, génération activiste

À 33 ans seulement, la brillante jeune femme tient depuis quelques mois la programmation artistique de la Ferme du Buisson.
Fille d’enseignants, biberonnée aux expositions du Magasin, à Grenoble, elle se voit d’abord du côté de la philo avant d’opter pour l’école du Louvre, où l’art contemporain devient d’emblée sa grande affaire. Frappée par les expositions « Beuys » et « Hors-limite » à Beaubourg, celle qui se sait très vite commissaire développe alors un goût volontaire pour les pratiques performatives, l’investissement politique du langage de l’art et, de manière générale, pour les œuvres qui « réfléchissent ailleurs et regardent autre chose que les grandes logiques strictement historiques ». En clair, contre les autres chapelles alors en cours, guignant du côté du formalisme ou du spectaculaire.
Pour se faire entendre, elle s’engage en montant en 2003 Le Store, structure associative animée par un trio de commissaires en herbe. Y seront promus une poignée d’artistes, tout juste cueillis à la sortie de l’école, parmi lesquels Virginie Yassef et Julien Prévieux. Le titre de leur première exposition aux accents générationnels ? « Quitte à changer le monde, autant le faire avec style. » Et nul doute que Julie Pellegrin y veille.