PARIS
Après le quoiqu’il en coûte pendant le Covid, le Gouvernement poursuit son soutien à la Culture avec une hausse de 7,4 %.
Après une hausse de 8,2 % en 2022, le budget de la Mission Culture va augmenter de 7,4 % en 2023. Ce sont ainsi 255 millions d’euros qui vont être ajoutés aux 3,46 milliards de la loi de finance initiale de 2022 (LFI). Les esprits chagrins noteront que ces 255 millions sont une paille en regard de l’augmentation de près de 39 milliards des dépenses de l’Etat ou de la seule charge de la dette (c’est-à-dire uniquement le paiement des intérêts) qui bondit de 39,5 à 51,7 milliards d’euros.
Il n’empêche, 7,4 % ce n’est pas anecdotique et en d’autres temps, les occupants de la Rue de Valois se seraient enorgueillis d’une telle progression. Tel ne fut pas le cas de la nouvelle ministre Rima Abdul Malak qui ne s’est certes pas privée de souligner ce chiffre mais sans emphase particulière. Elle avait d’ailleurs tenu à innover dans l’énumération toujours fastidieuse des chiffres du budget en se concentrant sur quelques priorités et en donnant la parole à quatre figures de ces priorités. Tout cela sur un ton simple et volontiers pédagogique.
Mis à part la crise énergétique en réponse à laquelle le PLF alloue une enveloppe de 56 M€ répartie dans les budgets de fonctionnements des grands opérateurs, principalement muséaux, les priorités n’ont pas changé et embrassent tout le champ du ministère de la Culture : démocratisation culturelle, soutien à la création, protection du patrimoine, transition écologique …. Tous les programmes du ministère bénéficient d’une hausse de leurs crédits de paiement du niveau de l’augmentation générale à commencer par les salaires des personnels du ministère, qui est la ligne budgétaire qui augmente le plus (+7,8 %).
Le Pass culture est plus que jamais érigé en mesure phare avec une dotation budgétaire en hausse de 9,5 M€ (pour un total de 208,5 M€ auxquels s’ajoutent 51 M€ qui transitent via le ministère de l’éducation nationale). Son articulation avec l’Education artistique et culturelle est clairement affichée et même présentée comme un levier pour faire (re)venir le public dans les cinémas, théâtres, musées…
Le programme de commandes artistiques cher au Président, dénommé Monde nouveaux est reconduit pour trois ans avec une dotation budgétaire de 10 M€ par an, soit 1 % du budget total du soutien à la création (spectacle vivant et arts plastiques). La création, ce sont aussi les métiers d’arts dont les manufactures nationales (Sèvres, Limoges, Mobilier national) sont les fers de lance. Les deux manufactures, dont on a appris incidemment qu’elles allaient être regroupées, voient leurs crédits de paiement augmenter de 5,5 M€.
Mainte fois annoncée, l’ouverture de la Cité internationale de la langue française au Château de Villers-Cotterêts est cette fois programmée pour le printemps 2023. Ce projet, également cher à Emmanuel Macron, aura coûté 209 M€. D’autres sites patrimoniaux entrent dans le radar du ministère : les cathédrales (dont celle de Nantes à la suite de l’incendie de 2020) mais aussi l’abbaye de Clairvaux.
Contrairement aux années précédentes, ce projet de budget ne sera peut-être pas le budget définitif du ministère de la Culture. Il faut maintenant passer par le Parlement où le Gouvernement n’a plus de majorité absolue. Si la récente campagne pour la présidentielle a montré qu’il y a globalement un consensus sur les grandes priorités culturelles, les débats et les votes mettront certainement en lumière des nuances intéressantes à relever.
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Le budget de la culture va continuer à fortement croître en 2023
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