Société. Un article du Monde ainsi titré « Comment Macron a perdu le soutien d’une grande partie de la jeunesse » interroge l’observateur de la vie publique.
Pourquoi le président a-t-il perdu ce soutien alors qu’il a toujours considéré la jeunesse comme l’une de ses priorités et en a fait un axe de ses politiques publiques. Dans le domaine culturel, il a ainsi mis en place le Pass culture doté de 208 millions d’euros et augmenté les moyens de l’Éducation artistique et culturelle. Sur le plan symbolique, il avait même un temps décidé, pendant la pandémie, de réserver la grande commande publique aux jeunes créateurs avant de faire un peu machine arrière.
Les jeunes, soit. Mais quid des électeurs du Rassemblement national de Villers-Cotterêts où le président ne lésine pas sur les moyens (185 M€) pour restaurer le château et en faire une cité de la langue française à la pertinence plus que contestable ? Cette manne ne semble pas les avoir convaincus puisqu’après avoir élu un député d’En marche en 2017, ils lui ont préféré à 60 % un député RN en 2022.
Quittons la France alors, et allons en Afrique où le président est très allant. Par exemple, à Ouagadougou, il a prononcé en 2017 un discours très volontariste. C’est à cette occasion qu’il a ouvert la boîte de Pandore des « restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ». Aujourd’hui, la France est obligée de quitter le Burkina Fasso dans des conditions piteuses, chassée par la nouvelle junte au pouvoir.
Quatre explications, au moins, à ce décalage entre l’action publique et son ressenti, peuvent être apportées. Une explication morale : l’ingratitude est le propre de la nature humaine. Une explication psychologique : le déni, dit autrement « oui, d’accord, c’est bien ce qu’il a fait, mais je n’en tiens pas compte ». Une explication plus pragmatique qui ne va pas faire plaisir au monde de la culture, quelque chose du genre « oui, oui, c’est bien ce qu’il fait pour la culture, mais ce qui compte pour nous c’est la santé, le pouvoir d’achat, la sécurité… ». La dernière raison tient à la personnalité du président. Si le milieu culturel parisien lui sait gré des milliards versés pendant la pandémie, et salue son brio intellectuel et son appétit pour le théâtre et les musées, une grande partie des Français n’adhèrent plus à cette figure tutélaire trop sophistiquée et pas assez paternelle.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Macron, ses discours, ses actes et leur ressenti
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°604 du 3 février 2023, avec le titre suivant : Macron, ses discours, ses actes et leur ressenti