Politique culturelle. La facilité fait que l’on évalue trop souvent le bilan culturel d’un président de la République à l’aune du montant du budget alloué à la Rue de Valois et à quelques mesures symboliques.
De ce point de vue, les milliards versés par le gouvernement depuis la crise sanitaire, et dans le registre symbolique, la mobilisation pour Notre-Dame de Paris, la parité dans les nominations et les restitutions au Bénin plaident en faveur du président, en tout cas par rapport à ses prédécesseurs.
Mais si l’on veut être plus objectif, il convient de revenir aux missions fondatrices du ministère de la Culture, celles qui fondent l’action publique. Là, il y a débat. Ainsi l’ambition de démocratisation culturelle que traduit la célèbre phrase « rendre accessibles au plus grand nombre les œuvres capitales de la France et de l’humanité » a privilégié les jeunes aux moins jeunes. Emmanuel Macron s’est assuré que le Pass culture soit mis en place avant la fin de son mandat et a construit les piliers d’une politique d’Éducation artistique et culturelle dont on verra les fruits dans les prochaines années. Il n’a pas mis les mêmes moyens pour inciter les bibliothèques à étendre leurs horaires d’ouverture – l’une de ses promesses de campagne –, alors que ce sont des lieux de démocratisation par excellence pour tous les publics. En même temps [!], il a mené une politique volontariste de protection du patrimoine dont les premiers visiteurs sont le public senior.
Le bilan est également plus balancé s’agissant de « favoriser le développement des œuvres artistiques dans toutes leurs composantes dans les territoires ». Emmanuel Macron a montré sur le tard son intérêt pour le soutien à la création et l’on attend toujours une réforme d’ensemble des écoles d’art que la Cour des comptes appelle de ses vœux, ainsi qu’un plan pour les résidences d’artistes. La reconnaissance internationale de nos artistes plasticiens n’est pas au niveau de celle de notre cinéma, littérature ou producteurs de jeux vidéo.
Il y aurait encore beaucoup à dire, tant les missions de la Rue de Valois sont nombreuses et variées. L’impérieuse réorganisation du ministère autour de ses enjeux stratégiques est d’ailleurs une promesse non tenue. Pour autant, en définitive, sans parti pris, le bilan est honorable. Même le marché de l’art ne s’est jamais aussi bien porté en France.
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Un bilan culturel honorable
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°586 du 1 avril 2022, avec le titre suivant : Un bilan culturel honorable