FRANCE
Les circonstances de la réélection d’Emmanuel Macron vont-elles modifier sa politique culturelle ?
Le président réélu a laissé entendre à plusieurs reprises que le poids de l’extrême droite et les reproches répétés sur son style de gouvernement allaient l’inciter à modifier sa pratique du pouvoir dans un sens plus participatif.
C’est l’occasion de relancer le Conseil national des artistes-auteurs (CNAA), pierre de touche du rapport « Racine » et toujours en panne en raison de blocages de la part de certaines organisations du secteur sur les modalités des élections professionnelles qui doivent désigner les membres du CNAA. Dans l’esprit de Bruno Racine et de Frank Riester, ministre de la Culture qui avait approuvé la proposition, ce « parlement de la création » devrait permettre de rééquilibrer les rapports de force entre les artistes-auteurs et les « acteurs de l’aval » en négociant des avantages pour les créateurs afin d’améliorer leur situation économique et sociale à travers des accords de branche. La concertation entre les parties plutôt que la loi qui vient d’en haut.
Le président a scénarisé, lors de la soirée électorale, l’un des enjeux de son deuxième quinquennat : la jeunesse. Après avoir mis en place le Pass culture pour les jeunes de 18 ans, puis l’avoir élargi aux collégiens et lycéens au cours de son premier mandat, il y a fort à parier que l’Éducation artistique et culturelle (EAC) devrait être une composante essentielle de son programme pour la Rue de Valois. Les piliers du « 100 % EAC » ont été mis en place, dans une relative discrétion, au cours de la mandature. Ce n’est que maintenant que les parents d’élèves commenceront enfin à appréhender ce que sont les actions d’EAC, à l’identité indistincte entre les cours de musique et d’arts plastiques, les activités périscolaires et les initiatives de quelques enseignants.
Ce sont là deux réformes structurelles susceptibles de modifier en profondeur, d’une part, l’écosystème de la création et, d’autre part, le rapport des jeunes à la culture. Elles risquent fort cependant de passer en dessous du radar médiatique. L’attention du milieu se portera surtout sur le futur occupant de la Rue de Valois. On a beaucoup vu Roselyne Bachelot sur les plateaux de télévision dimanche soir, ce que les analystes des faits, gestes et non-dits du président interprètent comme un nouveau mandat pour la ministre.
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Macron 2 et la culture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°588 du 29 avril 2022, avec le titre suivant : Macron 2 et la culture