Royaume-Uni - Restitutions

Le British Museum ouvert à un accord avec la Grèce pour partager les marbres du Parthénon

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 16 juin 2022 - 378 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Le président du British Museum de Londres s'est dit ouvert à un accord avec Athènes pour partager les marbres du Parthénon de l'Acropole d'Athènes, au cœur d'une querelle de longue date entre le Royaume-Uni et la Grèce.

Frise du Parthénon au British Museum. © Mujtaba Chohan, CC BY-SA 3.0
Frise du Parthénon au British Museum.

Depuis le début du XXe siècle, la Grèce demande officiellement la restitution sans succès d'une frise de 75 mètres (*) détachée du Parthénon ainsi qu'une des célèbres cariatides provenant de l'Erechtheion, petit temple antique également sur le rocher de l'Acropole, toutes deux pièces maîtresses du British Museum.

Londres affirme que les sculptures ont été « acquises légalement » en 1802 par le diplomate britannique Lord Elgin qui les a revendues au British Museum. Mais la Grèce soutient qu'elles ont été l'objet d'un « pillage » alors que le pays était sous occupation ottomane.

Fragments (117 et 118) de la frise du Parthénon au British Museum. © Photo Ludovic Sanejouand
Fragments de la frise du Parthénon au British Museum.
© Photo Ludovic Sanejouand

« Je pense qu'un accord est possible pour raconter (leur) histoire à la fois à Athènes et Londres si nous approchons cette situation sans préconditions ni trop de lignes rouges », a déclaré George Osborne mardi soir sur la radio LBC. Interrogé pour savoir si un accord pouvait être trouvé pour voir les marbres exposés un temps en Grèce puis revenir à Londres, il a estimé que « ce type d'arrangement » serait possible, « quelque chose permettant de les voir dans toute leur splendeur à Athènes et de les voir avec des exemples d'autres civilisations à Londres ».

L'opinion publique britannique est de plus en plus favorable à un rapatriement : 59 % des sondés estiment que les marbres emportés par Lord Elgin appartiennent à la Grèce, selon la dernière enquête de l'institut anglais Yougov, contre 37 % en 2014. L'influent quotidien britannique The Times, qui a toujours farouchement soutenu le British Museum, s'est prononcé en janvier en faveur d'un retour.

Plus généralement, la pression monte sur les institutions culturelles européennes pour rendre des objets pillés à l'époque coloniale. L'an dernier, l'université de Cambridge a remis officiellement au Nigeria une sculpture de coq en bronze pillée il y a un siècle, une première au Royaume-Uni. Le British Museum, qui possède la plus grande collection de bronzes au monde, se refuse pour le moment à suivre cette voie.

Note du JOURNALDESARTS.fr

(*) L'intégralité de la frise du Parthénon mesure 160 mètres de long et représente 378 figures humaines et 245 animaux.

Cet article a été publié par l'AFP le 15 juin 2022.

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