Église - Musée

À Jœuf, le sort de « l’église de Platini » suscite la controverse

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 11 avril 2025 - 420 mots

Le diocèse rejette l’offre de la commune pour l’église où le footballeur fut enfant de chœur, et cherche un acheteur privé.

Eglise paroissiale Notre-Dame-de-Franchepré à Joeuf - Photo Aimelaime | Michel Platini lors de la Coupe du monde de 1986 au Mexique. - Photo  El Gráfico
L'église paroissiale Notre-Dame-de-Franchepré à Joeuf.
Michel Platini lors de la Coupe du monde de 1986 au Mexique.

Construite en 1910 dans la cité ouvrière de Génibois à Jœuf, en Meurthe-et-Moselle, à l’initiative de la famille de Wendel, maîtres de forges, l’église Notre-Dame de Franchepré occupe une place importante dans l’histoire locale. Michel Platini, natif de Jœuf et star du football français, y a notamment servi comme enfant de chœur. Elle a aussi accueilli les funérailles de son père, Aldo Platini, l’un des derniers services religieux célébrés en ces lieux.

L’église est la propriété du diocèse de Nancy, qui l’a achetée en 1975 pour un franc symbolique et l’a désacralisée le 7 juin 2024 en vue de sa vente. Mais à ce jour, le diocèse n’a toujours pas trouvé d’acquéreur. La municipalité, de son côté, lutte activement pour conserver ce patrimoine, refusant que l’église soit cédée à un propriétaire privé.

La commune, qui avait déjà investi 500 000 euros de fonds publics et 80 000 euros de dons privés pour la rénovation de l’église il y a vingt ans, a proposé en mars 2025 d’acheter l’édifice pour 100 000 euros soutenue par la Fondation de Wendel, dans le but d’y créer un musée du football ouvrier et immigré en France. Cependant, le diocèse a rejeté cette offre, fixant le prix de vente à 500 000 euros. Selon le vicaire général, « en vertu du droit de l’Église, le diocèse ne pouvait aliéner l’église à un prix inférieur à celui de l’estimation, quel que soit son financement originel ou sa restructuration ».

André Corzani, le maire de Jœuf, a exprimé sa colère à la presse locale : « Où est la dimension morale dans ces propos ? Cette église fait partie du patrimoine de la commune. La céder à un privé ne garantira pas la pérennité de l’édifice ». De son côté, l’historien Roger Martinois, président du Cercle pour la Promotion de l’Histoire de Jœuf, a souligné : « Nous ne pouvons pas imaginer que l’église disparaisse un jour du paysage. Même si elle n’est plus un lieu de culture, elle doit rester au centre de la ville. De nombreux locaux y ont été baptisés et mariés ».

Le diocèse s’est pour sa part engagé à trouver un acheteur « respectueux » du lieu et poursuit ses négociations avec la ville. Parmi les repreneurs potentiels, un Luxembourgeois propose de transformer l’église en galerie d’art.

Cependant, les informations concernant l’avenir du mobilier liturgique de l’église - orgue, chaire, chemin de croix en émaux, vitraux, statues - restent floues, alors même qu’il s’agit d’un enjeu majeur pour les habitants.

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