Royaume-Uni - Grèce

Marbres du Parthénon, Rishi Sunak annule une réunion avec le Premier ministre grec

Par Chloé Goudenhooft, correspondante en Grande-Bretagne · lejournaldesarts.fr

Le 29 novembre 2023 - 354 mots

LONDRES / ROYAUME-UNI

Cette annulation peu diplomatique ferait suite à un commentaire de Kyriakos Mitsotakis sur la restitution des marbres.

Rishi Sunak et Kristakos Mitskotakis, les Premiers ministres britannique et grec. © Andrew Parsons, No 10 Downing Street (CC BY 2.0 DEED )/ Presidential Executive Office of Russia (CC BY 4.0 DEED)
Rishi Sunak et Kristakos Mitskotakis, les Premiers ministres britannique et grec.

« Déconcerté et ennuyé », tel est le sentiment de Kyriakos Mitsotakis, le Premier ministre grec snobé par Rishi Sunak ce mardi. Les deux chefs de gouvernement devaient se rencontrer vers la mi-journée pour un entretien de 45 minutes, selon la BBC, mais il a été annulé. 

La raison en pourrait être la polémique autour des marbres d’Elgin que la Grèce réclame depuis des années. « Pour moi, ce n’est pas tant une question de propriété, a expliqué le Premier ministre grec à la BBC. C’est une question d’unité. Où pouvez-vous le plus profiter de ce qui est, essentiellement, un seul élément ? » Et Kyriakos Mitsotakis de comparer cette séparation au fait de couper La Joconde en deux pour la partager entre le Louvre et le British Museum.

Cette remarque aurait été la goutte d’eau pour Rishi Sunak. Alors que l’entretien devait porter sur des questions de géopolitiques importantes, telles que l’immigration illégale ou les crises au Proche-Orient ou en Ukraine, le Premier ministre britannique a préféré ne pas donner suite. En guise d’explication, le 10 Downing Street se contente de dire que le Premier ministre adjoint, Oliver Dowden, s’est tenu à la disposition du Premier ministre grec.

Rishi Sunak se positionne ainsi dans la ligne du parti conservateur qui estime que la place de ces marbres est au British Museum. Une loi de 1963 interdit d’ailleurs la restitution des objets. Alors qu’un accord de prêt pourrait être trouvé entre le British Museum et le Musée de l’Acropole, Rishi Sunak se montrerait sceptique, le risque étant de ne jamais voir revenir les sculptures en terre britannique. « Quiconque croit à la justesse et à la justice de ses positions n'a jamais peur des arguments opposés », a commenté Kyriakos Mitsotakis, sur Twitter.

En revanche, Kyriakos Mitsotakis a rencontré lundi Keir Starmer, le leader de l’opposition. Alors que le Labour devance les conservateurs de 20 points dans les sondages, le chef des travaillistes pourrait ne pas s’opposer à un accord entre le British Museum et l’Acropole. Les élections générales auront lieu l’an prochain. 

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