ATHÈNES / GRÈCE
Les archéologues dénoncent également l’autonomisation de cinq grands musées archéologiques.
Porté par la ministre de la culture grecque Lina Mendoni depuis deux ans, le projet de loi controversé transformant cinq des plus grands musées archéologiques de Grèce en établissements publics autonomes a finalement été approuvé en début de semaine par le Parlement hellène.
Les musées en question sont le Musée archéologique national, le Musée byzantin et chrétien d'Athènes, le Musée archéologique de Thessalonique, le Musée de la culture byzantine de Thessalonique et le Musée archéologique d'Héraklion (Crète). Ils ne seront plus supervisés par le ministère de la culture en concertation avec le Service archéologique grec, mais fonctionneront de manière semi-autonome sous l'égide de conseils d'administration nommés directement par le gouvernement. La ministre de la Culture Lina Mendoni a déclaré que ces changements donnaient aux musées plus de liberté pour organiser des expositions et trouver des sponsors.
De nombreux opposants à cette loi, parmi lesquels l'Association des archéologues grecs (SEA) ont dénoncé la mise en place d’une structure de pouvoir oligarchique. Ils pointent également du doigt une disposition de la législation qui permettra à des objets du patrimoine grec de rester à l'étranger grâce à des prêts de long terme.
« D'importantes antiquités pourraient être envoyées à l'étranger pendant 50, 100 ans ou plus » averti le SEA dans un communiqué. L'association a déclaré qu'elle bloquerait la loi devant les tribunaux et appelé les cinq musées concernés à faire grève. Ceux-ci ont fermé lundi tandis que des manifestants défilaient devant le Parlement pendant que le projet de loi était débattu. La grève a été reconduite mardi et mercredi.
Depuis son introduction au début du mois, cette nouvelle loi est au centre d'un débat politique acharné. Les membres du parti de gauche Syriza, dont son chef, l'ancien Premier ministre Alexis Tsipras, se sont montrés particulièrement virulents. Ce texte pourrait, selon eux, menacer les efforts actuellement déployés par la Grèce pour rapatrier les marbres du Parthénon du British Museum.
Pour le gouvernement en revanche, cette loi permettrait de conclure des accords similaires à celui concernant la collection d'antiquités cycladiques pillées de Leonard Stern, qui doit être exposée au Metropolitan Museum of Art pendant 25 ans avant de retourner en Grèce. Des sortes de « marchés » qui, en évitant les allers-retours juridiques et les confrontations potentielles avec les acheteurs d'objets pillés, faciliteraient le rapatriement d’objets sortis du pays.
Le ministère grec de la culture tente depuis des années de négocier le retour des marbres du Parthénon. Lina Mendoni a déclaré qu'Athènes proposerait des expositions d'objets grecs en Grande-Bretagne en échange du retour et de la réunification des marbres.
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La Grèce approuve une loi controversée autorisant les prêts de longue durée
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