ATHENES / GRECE
Un projet de loi veut transformer en établissement public (comme en France) cinq musées archéologiques nationaux.
Dans une lettre ouverte à l’attention du Premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, l’Association des archéologues grecs (SEA) a réaffirmé le 23 février dernier son « opposition absolue » à un projet de loi, soumis au vote du Parlement d’ici la fin mars, prévoyant le changement de statut de cinq des plus grands musées archéologiques du pays.
Porté par Lina Mendoni, ministre de la Culture et des Sports, le projet de loi prévoit de convertir le Musée national archéologique, le Musée byzantin et chrétien d’Athènes, le Musée archéologique de Thessalonique, le Musée de la culture byzantine de Thessalonique et le Musée archéologique d’Héraklion, jusqu’alors rattachés au Service archéologique grec, en personnes morales de droit public. Un statut comparable à celui de la plupart des musées nationaux en France.
Ce nouveau statut juridique doit permettre d’accroître l’autonomie financière et administrative de ces institutions, de les doter de nouveaux conseils d’administration, tout en réduisant la part des fonds publics alloués par l’État dans leur budget les obligeant ainsi à diversifier et à augmenter par eux-mêmes leurs sources de financement (billetterie, dons, parrainage, événements etc.).
Les 119 signataires, tous anciens fonctionnaires du Service archéologique grec (conservateurs, chefs de département, directeurs, etc.), dénoncent « une mutilation catastrophique qui pourrait à l’avenir conduire à la sécession d’autres musées et de grands sites archéologiques ». Ce projet de loi, s’il venait à être adopté, verrait, selon eux, « l’arrêt de la mobilité des connaissances scientifiques spécialisées » et cantonnerait les cinq musées à des « espaces d’exposition d’art comme produits du marché ». Par ailleurs, les signataires craignent que la mise en place de nouveaux conseils d’administration conduise à une gouvernance « dictée par le critère d’un seul, c’est-à-dire le ministre ».
Cette bronca fait suite à une première lettre ouverte du SEA en décembre dernier, publiée au lendemain de la présentation du projet de loi en Conseil des ministres, dans laquelle l’association dépeignait déjà le texte comme le fruit « d’une politique qui s’apprête à annuler le caractère public des antiquités, des musées et à tout transformer en magasins privés », dans un contexte sanitaire où pourtant « il est devenu clair qu'aucun musée ne pourrait survivre sans le soutien du public ».
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Les archéologues grecs ne veulent pas l’autonomie annoncée de 5 musées nationaux
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