VENISE / ITALIE
Le commissaire latino-américain s’inscrit dans la lignée des thématiques politiques qui ont jalonné l’histoire de la Biennale.
Adriano Pedrosa, le commissaire de la 60e Biennale de Venise, a annoncé le thème principal de l’exposition de l’édition 2024, qui se déroulera du 20 avril au 24 novembre : « Foreigners Everywhere » (Etrangers partout). Le thème mettra en avant « les artistes qui sont eux-mêmes étrangers, immigrés, expatriés, diasporiques, émigrés, exilés, réfugiés ».
Le thème fait référence à une série d’œuvres du collectif Claire Fontaine, fondée à Paris par l’artiste italienne Fulvia Carnevale et l’artiste britannique James Thornhill, et actuellement basé à Palerme, en Italie. La série se compose de sculptures en néon de différentes couleurs, formant le slogan « Etrangers partout », décliné dans toutes les langues. Le slogan est tiré du nom italien du collectif anarchiste basé à Turin, connu pour son combat contre le racisme, au début des années 2000 : Stranieri Ovunque.
Adriano Pedrosa explique que son exposition reflétera des questions économiques et sociopolitiques. « La toile de fond de l’œuvre [de Claire Fontaine] est un monde en proie à de multiples crises concernant le mouvement et l’existence des personnes à travers les pays, les nations, les territoires et les frontières, qui reflètent les dangers et les pièges de la langue, de la traduction et de l’ethnicité, exprimant des différences et des disparités conditionnées par l’identité, la nationalité, la race, le genre, la sexualité, la richesse et la liberté. »
La Biennale d’art de Venise 2024 comportera un « noyau historique » présentant des œuvres d’artistes du XXe siècle, originaires d’Amérique latine, d’Afrique, du monde arable et d’Asie. Au sein du « noyau historique », une section sera consacrée à la diaspora artistique italienne du XXe siècle. Cette section explorera les artistes italiens qui ont voyagé et fait leur carrière à l’étranger, contribuant au développement du modernisme au-delà de l’Italie et s’intégrant dans les cultures locales.
Créée en 1895, la Biennale de Venise a lieu tous les deux ans, autour d’un thème pour l’Exposition internationale En 2022, le thème « Le lait des rêves », choisi par Roberto Cicutto et Cecilia Alemani, était tiré d’un livre pour enfants. En 2019, le commissaire Ralph Rugoff a pris comme thème « Puissiez-vous vivre une époque intéressante », en référence à un proverbe chinois évoquant des temps troublés et incertains. En 2017, la 57e Biennale de Venise a été orchestrée par la française Christine Macel, sous le thème« Viva Arte Viva ». En 2015, Okwui Enwezor avait dirigé une édition très politique et sombre sous le thème « Tous les futurs du monde ». « Le palais encyclopédique » était le thème choisi par Massimiliano Gioni en 2013, tandis qu’en 2011, Bice Curiger avait choisi le thème « ILLUMInations » pour la 54e Biennale de Venise – un thème évoquant la lumière et la nation. En 2009, Daniel Birnbaum voulait « Construire des mondes ». En 2007, « Penser avec les sens – Sentir avec l’esprit. L’art au présent », par Robert Storr, mettait l’accent sur l’importance de l’expérience sensorielle et émotionnelle de l’art contemporain. En 2003, Francesco Bonami s’intéressait au spectateur avec « Rêves et conflits – La dictature du spectateur ». Pour la 49e édition, en 2001, Harald Szeeman avait opté pour le thème « Le plateau de l’humanité », mettant l’accent sur l’importance de l’art en tant que moyen d’explorer et de comprendre les expériences humaines communes.
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La Biennale de Venise 2024 aura pour thème « les étrangers »
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