VENISE / ITALIE
Pietrangelo Buttafuoco, journaliste culturel et écrivain anticonformiste et transgressif, prendra ses fonctions en mars prochain.
La droite italienne exulte. Elle estime « prendre enfin sa revanche sur l’hégémonie culturelle de la gauche ». Le gouvernement Meloni place à la direction d’une prestigieuse institution un journaliste proche de la présidente du conseil. Après Alessandro Giuli à la Fondation MAXXI de Rome c’est Pietrangelo Buttafuoco qui a été proposé pour prendre la tête de la Biennale de Venise. Sa nomination doit encore être soumise à l'avis, consultatif, des commissions culturelles de la Chambre et du Sénat le 14 novembre prochain. Il prendra ensuite ses fonctions en mars 2024.
« Souvent, la Biennale a été considérée par la gauche comme un fief dans lequel placer amis et acolytes, s’est félicité le sénateur vénitien du parti Fratelli d’Italia Raffaele Speranzon qui a révélé l’information. Buttafuoco, marque un changement de rythme que le gouvernement Meloni veut imprimer dans chaque centre culturel et social de la nation : uniquement des personnalités choisies pour leur profondeur, leur compétence et leur autorité ». Des propos qui ont inquiété l’opposition qui fustige « la droite qui fait un pas de plus dans sa conception de l’État comme propriété. Son assaut sur les institutions culturelles du pays est vraiment inquiétant. »
Le futur directeur de la Biennale est pourtant le nom le plus sérieux que pouvait proposer une coalition des droites au pouvoir en manque de personnalités culturelles compétentes. Pietrangelo Buttafuoco est un journaliste et écrivain talentueux et estimé. Né à Catane en 1963 il s’engage au sein de l’extrême-droite d’abord au sein de la jeunesse du Mouvement social italien puis du parti Alliance Nationale.
Mais ce sont les lettres et l’art plus que la politique qui le passionnent. Il devient journaliste culturel au Secolo d’Italia puis au Giornale avant de travailler au Foglio et à Panorama. On peut également lire sa signature dans les colonnes de journaux de gauche tels que la Repubblica ou Il Fatto Quotidiano. Cet intellectuel anticonformiste et transgressif s’est converti à l’Islam et se fait appeler Giafar al-Siqili (Jafar le Sicilien). En novembre 2015, il a participé à la création de la maison d’édition La Nave di Teseo avec Umberto Eco.
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Un intellectuel marqué à droite pour diriger la Biennale de Venise
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