VENISE / ITALIE
C’est l’artiste aborigène Archie Moore qui représente l’Australie. Un collectif néo-zélandais a également été récompensé.
Les prix officiels ont été décernés lors de la cérémonie d’inauguration de la 60e Biennale de Venise, qui a ouvert ses portes au public le 20 avril. Le jury, présidé par la commissaire américaine Julia Bryan-Wilson, était composé de quatre autres commissaires : Alia Swastika (Indonésie), Chika Okeke-Agulu (Nigeria), Elena Crippa (Italie) et María Inés Rodríguez (France/Colombie). Ils ont décerné le Lion d’or de la meilleure participation nationale à l’Australie, tandis que le collectif néo-zélandais Mataaho a remporté celui de la meilleure participation à l’Exposition internationale.
L’artiste aborigène Archie Moore (né en 1970) a reçu le Lion d’or de la meilleure participation nationale pour son installation Kith and Kin, devenant ainsi le premier Australien à recevoir ce prix. L’exposition, organisée par la conservatrice Ellie Buttrose, retrace l’histoire familiale de l’artiste sous la forme d’un arbre généalogique monumental. Pendant des mois, Archie Moore a inscrit des milliers de noms de ses ancêtres à la craie sur les murs noirs du pavillon situé dans les giardini (« jardins »), remontant à 65 000 générations. Au centre, un socle rectangulaire flottant dans un bassin réfléchissant présente des piles de rapports faisant état de centaines de décès d’Aborigènes alors qu’ils étaient en garde à vue.
Le Mataaho Collective a remporté un Lion d’or pour sa participation à la 60e Exposition internationale d’art, organisée par le commissaire de la Biennale Adriano Pedrosa. Fondé à Aotearoa en 2012, le collectif néo-zélandais est composé de quatre artistes femmes maories : Bridget Reweti, Erena Baker, Sarah Hudson et Terri Te Tau. Leur installation, intitulée Takapau, ouvre l’espace d’exposition de l’Arsenal. La structure lumineuse, tissée avec des sangles, se réfère aux traditions matrilinéaires du textile et joue avec les ombres projetées sur les murs et le sol. « Avec son berceau en forme d’utérus, l’installation est à la fois une cosmologie et un refuge. Sa taille impressionnante est une prouesse d’ingénierie qui n’a été rendue possible que par la force collective et la créativité du groupe », a salué le jury lors de la remise des prix.
Le Lion d’argent du jeune participant prometteur a été décerné à Karimah Ashadu (née en 1985), artiste nigérienne d’origine britannique. Sa vidéo Machine Boys met en avant la condition précaire des conducteurs de motos-taxis, récemment interdits à Lagos.
Le jury a également attribué des mentions spéciales à l’artiste palestinienne Samia Halaby (née en 1936) et à l’artiste argentine La Chola Poblete (née en 1989) pour leur participation à l’exposition principale. Une autre mention spéciale a été décernée à la République du Kosovo pour l’installation The Echoing Silences of Metal and Skin de l’artiste Doruntina Kastrati (née en 1991).
L’artiste italo-brésilienne Anna Maria Maiolino (née en 1942) et l’artiste turque Nil Yalter (née en 1938) sont également montées sur scène pour recevoir leurs Lions d’or pour l’ensemble de leur carrière, prix annoncés en novembre dernier.
La 60e édition de la Biennale de Venise, qui se tiendra jusqu’au 24 novembre 2024, a ouvert ses portes dans un contexte tendu. Des centaines de militants pro palestiniens ont manifesté, mercredi 17 avril, pour la fermeture complète du pavillon israélien. La porte du bâtiment est verrouillée depuis le 16 avril sur décision de l’artiste Ruth Patir (née en 1984), la représentante d’Israël, qui refuse d’ouvrir son exposition au public tant qu’« un accord de cessez-le-feu et de libération des otages ne serait pas conclu ».
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Venise, l’Australie reçoit le Lion d’or du meilleur pavillon
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