« Nourrir la planète, énergie pour la vie », tel est le titre proposé pour la prochaine Exposition internationale qui se tiendra à Milan en 2015.
L’exemple souligne un fait établi : l’écoresponsabilité s’est imposée aujourd’hui à la terre entière et l’architecture essaie de s’y frayer un chemin. Si l’Autriche, la Finlande, le Danemark et les Pays-Bas sont en avance en la matière grâce à des projets de développement durable devenus intelligibles par l’architecture, la France souffre encore d’une approche trop technocratique avec la mise en place de normes au milieu des années 1990, sous le nom d’« HQE » (Haute qualité environnementale).
L’architecture écologique y est souvent limitée à un travail de prothèses qu’ajoutent les ingénieurs à un bâtiment pour l’améliorer. Il serait pourtant souhaitable, dès les prémices d’un projet, de mutualiser les compétences des spécialistes. Des méthodes déjà à l’œuvre dans les pays anglo-saxons avec le « Processus de conception intégré » (PCI) au Québec ou l’« Integrated Design » (IDI) aux États-Unis. Quels que soient le cadre, les créateurs ont en tout cas le choix d’opter pour une version high-tech ou low-tech de l’architecture durable, dont le Parisien Patrick Bouchain est l’un des plus intéressants représentants. Cet architecte a toujours construit écologique, depuis vingt ans, sans ériger ses bâtiments au rang de faire-valoir publicitaire. Ces dernières années, crise oblige, les médias l’ont hissé sur le devant de la scène.
Pour inscrire une architecture dans le temps, Patrick Bouchain répond nomadisme et économie de moyens en élaguant les fausses dépenses. Il regarde la société française comme elle est, ouvre ses chantiers au public et n’hésite pas à convoquer le savoir-faire des populations locales. Au Lieu unique à Nantes, une ancienne biscuiterie transformée en structure artistique, il a façonné dans un auditorium un superbe plafond acoustique avec des bidons d’huile récupérés sur le port et martelés par les ouvriers maliens.
Si le développement durable se présente comme une occasion de repenser intrinsèquement l’architecture, c’est également l’un des derniers lieux de l’utopie. Ainsi du projet de l’île Zira en Azerbaïdjan, une station balnéaire visant le certificat « zéro énergie » (c’est-à-dire une ville autonome) et imaginée par l’agence danoise BIG. Implanté dans la mer Caspienne, l’îlot est fait de constructions formant sept montagnes artificielles et dont les équipements sont aussi un écosystème. À Abou Dhabi, dans les Émirats arabes unis, l’utopie voit le jour sous la signature du Britannique Norman Foster : Masdar, une écocité expérimentale dans les domaines de l’énergie solaire, des transports propres et du recyclage des déchets, est en construction et accueillera 50 000 habitants en 2015.
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L’évidence écologique
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°410 du 28 mars 2014, avec le titre suivant : L’évidence écologique