Si l’année 2013 fut assurément l’année de nouveaux records sur le marché de l’art, elle le fut aussi pour les plus riches de la planète.
En mars 2014, le magazine économique américain Forbes a ainsi recensé 1 645 milliardaires, dont la richesse cumulée serait deux fois supérieure au PIB de la France. Et leur nombre a augmenté de plus de 15 % en un an. Par ailleurs, selon le dernier rapport du cabinet Capgemini, le nombre des « HNWIs », soit les individus ayant un capital disponible supérieur à 1 million de dollars, a doublé en dix ans, passant ainsi de 6 millions en 1999 à 12 millions en 2012, et cela malgré la crise de 2007.
En 2013, ces HNWIs auraient consacré près de 10 % de leurs actifs disponibles en « investissements de loisirs », parmi lesquels l’acquisition de bijoux et de pierres précieuses représenterait une part de 32 % et celle d’œuvres d’art de 17 %. Une étude publiée par l’université de Yale en 2010 démontrait qu’« une augmentation d’un point de pourcentage de la part du revenu total de la planète, gagné par les 0,1 % les plus riches, entraîne une augmentation des prix de l’art d’environ 14 % ».Or le nombre des HNWIs croît de près de 10 % chaque année. La montée en puissance du nombre d’ultra-riches soutient ainsi fortement la croissance mondiale du marché de l’art, notamment sur le secteur de l’art contemporain. Si les États-Unis et l’Union européenne dominent le classement Forbes avec près de 1 000 ressortissants, les 250 milliardaires chinois et russes témoignent de la montée en puissance économique de ces deux « BRICS ». Entre 2000 et 2013, les pays émergents ont ainsi doublé leur part dans la richesse mondiale, celle-ci passant de 12 à 21 %. Selon Capgemini, à l’orée 2015, la zone Asie-Pacifique pourrait même détrôner l’Amérique du Nord.
Cependant, les chiffres dévoilés par le rapport 2014 mandaté par Tefaf viennent relativiser l’existence d’une véritable mondialisation des 600 000 plus riches collectionneurs. Certes, en 2014, 29 nationalités sont représentées contre 17 en 1990 parmi la liste des 200 plus grands collectionneurs mondiaux, néanmoins leur répartition reste stable. Si le pourcentage des collectionneurs chinois a presque doublé en vingt ans pour se hisser à 5 %, soit un taux comparable à celui de la France ou du Royaume-Uni, il reste inférieur à celui de l’Allemagne, qui occupe le deuxième rang mondial. Mais à l’inverse de l’Allemagne ou du Japon, l’augmentation du nombre de riches en Chine a permis l’émergence d’un marché de l’art national de premier ordre, qui ne cesse de se développer.
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Un marché dopé par des riches toujours plus riches
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°410 du 28 mars 2014, avec le titre suivant : Un marché dopé par des riches toujours plus riches