Effectifs et revenus des artistes

Il y avait en 2020, 217 579 auteurs et artistes affiliés à la Maison des artistes (MDA) et à l’Agessa (auteurs). Jusqu’en 2019, ces deux organismes assuraient la gestion du recouvrement des cotisations et contributions, avant que celle-ci ne soit transférée à l’Urssaf. Ils distinguaient alors les « affiliés » et « assujettis » selon que le montant des rémunérations artistiques était inférieur (« assujettis ») ou supérieur (« affiliés ») à 900 fois le Smic horaire soit 9 513 euros en 2022. Depuis 2020, il n’y a plus que des « affiliés », qui bénéficient de la prise en charge de leurs soins dès le premier euro de revenu artistique, et des indemnités de maladie, maternité et invalidité et d’un capital décès à partir de 900 Smic horaire de revenu artistique annuel. Pour certains, ce seuil de 900 Smic horaire constitue un seuil de professionnalité des artistes-auteurs.

La baisse du nombre d’artistes-auteurs entre 2018 et 2020 s’explique par la mise en place d’un système unifié d’information et la suppression des doublons.Les cotisants à l’Agessa sont principalement des écrivains, des traducteurs, des scénaristes, des auteurs d’œuvres audiovisuelles, tandis que les cotisants à la Maison des artistes sont des artistes, photographes et graphistes.

Parmi les anciens affiliés et assujettis à la MDA, peuvent être assimilés à des artistes plasticiens : les peintres (18 859), les plasticiens (7 750), les sculpteurs (4 170), soit 30 779 artistes plasticiens dont c’est l’activité principale. Les autres cotisants sont principalement les graphistes (22 000), illustrateurs (4 960) et dessinateurs (3 140) qui peuvent avoir cependant une activité secondaire d’artistes plasticiens. (Source : « Les artistes-auteurs en 2018 », DEPS 2022).

Selon le classement annuel Artindex du Journal des Arts, 7 000 artistes vivants ont exposé au moins une fois au cours de leur carrière en galerie, centre d’art, musée ou salon référencés.

Il est très difficile de répondre précisément à cette question car les artistes-auteurs perçoivent des revenus de natures différentes qui peuvent s’ajouter : salaires s’ils sont salariés (par exemple, professeur), honoraires de prestations non artistiques et revenus artistiques (vente d’œuvres d’art, revenus accessoires…). Par ailleurs, aucun organisme n’a pu à ce jour consolider des données fiables.

47,6 % des cotisants à la MDA ont perçu moins de 4 351 euros de revenus artistiques en 2017 ; 5,4 % entre 4 351 euros et 8 703 euros ; 37,1 % entre 8 703 euros et 38 616 euros ; et 9,9 % plus de 38 616 euros. On peut ainsi considérer que le revenu médian artistique des artistes au sens large (graphistes et illustrateurs compris) se situe autour de 5 000 euros.

Selon des données communiquées dans « Le rapport du gouvernement au Parlement sur la situation des arts visuels » en octobre 2017, les revenus artistiques médians et moyens annuels s’établissent ainsi entre 2010 et 2014 (moyenne des cinq ans) : ce rapport souligne que : « Les auteurs des arts visuels se singularisent le plus souvent, au regard d’autres professions relevant du régime social des artistes-auteurs, par un écart nettement plus important entre le temps consacré à l’activité et la rémunération. »

Le ministère de la Culture a publié en 2015 une étude (1) reposant sur des données de l’Insee, qui prend en compte tous les revenus des professionnels de la culture dont 164 100 « professionnels des arts visuels » (artistes plasticiens, photographes…), soit plus que les 62 365 cotisants à la MDA, en 2018.

Selon cette étude, les professionnels des arts visuels ont gagné en moyenne 20 100 euros par an entre 2005 et 2012 ; 20 800 euros si l’on prend en compte les revenus de remplacement (indemnités chômage…) ; et 24 500 euros si l’on prend aussi en compte les revenus hors activité (revenus fonciers…). En ajoutant les revenus du conjoint (29 000 € en moyenne), les revenus du ménage s’établissaient à 40 000 euros.

Le tableau ci-dessous compare ces chiffres à ceux des professions culturelles en général et à ceux de tous les actifs.