« Les artistes-auteurs au rapport ! », par Jean-Christophe Castelain sur TSF Jazz

Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Le Rapport Racine sur le statut des artistes-auteurs vient d’être publié et il intéresse 270 000 artistes-auteurs. Le rapport avait été commandé à Bruno Racine – ancien président du Centre Pompidou puis de la BNF – et il est effectivement très attendu. Car il fait d’abord le constat d’une situation économique des artiste-auteurs qui se serait aggravée dans le temps. Par artiste-auteurs, il faut entendre les peintres, sculpteurs, mais aussi les écrivains, compositeurs de musiques, illustrateurs … 

Le paradoxe est que les revenus des artistes-auteurs ont augmenté en gros de 50 à 60 % dans les 15 dernières années. Mais comme dans le même temps, le nombre d’artistes auteurs a augmenté dans les mêmes proportions, leur revenu est resté stable, il a même diminué pour certains. Cela pose la question de la surproduction, mais on ne va l’aborder aujourd’hui. 

Que propose donc le rapport Racine ? Je ne vais pas énumérer les 23 recommandations ; mais vous dire la philosophie du rapport car elle est très intéressante. Le rapport fait le constat que les artistes-auteurs sont très mal organisés. Il y a de nombreux syndicats, associations, structures… qui les représentent mais ils ne sont pas assez puissants pour négocier avec l’État et surtout avec « les acteurs de l’aval » (éditeurs (Journal des Arts), diffuseurs (TSF), producteurs (festival de musique)). 

Il préconise donc d’organiser des élections professionnelles dans ces structures, et de créer un Conseil national des artistes-auteurs, dans lequel les artistes-auteurs, mieux représentés et légitimes pourraient négocier avec les parties prenantes dans l’éco système de la création. 

En clair il appelle les artistes à se constituer en lobby. On pourrait penser que cela est un peu vain, en réalité c’est très pragmatique et cette méthode est susceptible d’améliorer très concrètement à terme, l’accès à la protection sociale, les revenus des artistes-auteurs, bref le statut des artistes. 

A écouter aussi la chronique sur les conséquences culturelles du Covid-19 en Chine ou à lire ci-après :

Le coronavirus a-t-il des conséquences sur la vie culturelle en Chine ? 

Les lieux culturels en Chine sont naturellement, comme tous les lieux publics, impactés par l’épidémie. On ne compte plus les fermetures de musées, comme par exemple la Cité interdite à Pékin. Aujourd’hui tous les regards du milieu de l’art contemporain en occident sont tournés vers la grande foire d’art Basel à Hong Kong qui doit se tenir en mars prochain. Plusieurs exposants avaient déjà demandé son report en raison des manifestations pro démocratie à HK, mais maintenant les demandes sont plus insistantes en raison du coronavirus. 

Une exposition ?  

Après Hong Kong, je vous emmène en Inde, à New Dehli pour visiter une exposition sur Garouste qui vient d’ouvrir et que j’ai eu la chance de visiter. Garouste c’est ce peintre qui explore les grands textes (Dante, Don Quichotte, le Talmud) dans de grands tableaux figuratifs. Et il se trouve que son style, les sujets qu’il traite, plaisent beaucoup aux indiens. C’est aussi le premier grand artiste français à bénéficier d’une exposition dans un musée en Inde. Pour ceux qui n’ont pas prévu d’aller en Inde dans les prochaines semaines, sachez que le Centre Pompidou fera – enfin- une grande monographie sur Garouste, en 2022.