GAZA / PALESTINE
Le site paléochrétien a bénéficié d’une procédure d’urgence, justifiée par la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza.
« Une bouffée d’oxygène », c’est ainsi que l’archéologue français René Elter a reçu la nouvelle, ce vendredi 26 juillet. Le monastère de Saint-Hilarion, dont il dirige les fouilles depuis vingt ans dans la bande de Gaza, vient de rejoindre la prestigieuse liste du patrimoine mondial de l’Unesco, lors de la 46e session du comité du patrimoine mondial, tenue à New Dehli. Les vestiges du monastère paléochrétien rejoignent immédiatement une autre liste, celle du patrimoine mondial en péril, dans le contexte d’une offensive israélienne contre le Hamas qui s’éternise.
De manière exceptionnelle, le dossier de candidature n’a pas pu faire l’objet d’une évaluation de la part de l’ICOMOS, organe consultatif de l’Unesco : « J’ai demandé à mon équipe de lancer immédiatement la procédure d’évaluation, tout en sachant que l’organisation d’une mission d’évaluation technique sur le bien proposé pour inscription ne serait pas envisageable en raison des conditions de sécurité actuelles », explique ainsi Gwenaëlle Bourdin, directrice de la mission évaluation dans une lettre adressée à Lazare Eloundou, directeur du comité du patrimoine mondial.
« Si le bien proposé pour inscription ne semble pas avoir subi de dommages substantiels jusqu'à présent, les menaces auxquelles il est confronté en raison du conflit armé en cours sont suffisamment sérieuses pour justifier la mise en œuvre d'une procédure d'urgence », ajoute Gwenaëlle Bourdin, qui précise par ailleurs que l’ICOMOS ne peut se prononcer sur l’inscription et la valeur universelle exceptionnelle du bien, en l’absence d’une mission d’évaluation.
Le monastère Saint-Hilarion date du IVe siècle, en faisant l’un des plus anciens monastères chrétiens du Proche-Orient. Les fouilles du monastère byzantin ont révélé des éléments exceptionnels, à l’image des bains de vapeur, réutilisés à la période Omeyyade. Plusieurs grandes mosaïques paléochrétiennes y ont été mis au jour, comme celle surmontant le caveau de Saint-Hilarion.
Bénéficiant d’un financement de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (ALIPH), le chantier de fouille du monastère mené par l’École biblique d’archéologie française de Jérusalem est également un centre de formation pour les archéologues gazaouis.
En janvier 2024, l’Unesco avait ajouté le site à sa liste des biens culturels sous protection renforcée, lui accordant ainsi le plus haut niveau d’immunité prévu par la convention de La Haye. L’organe onusien opère également une surveillance des destructions patrimoniales dans la bande de Gaza grâce aux images satellites, une technique expérimentée lors des premiers mois de l’invasion russe en Ukraine.
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À Gaza, le monastère de Saint-Hilarion inscrit urgemment sur la liste de l’Unesco
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