PARIS
Unique en son genre, le Salon qui célèbre les métiers d’art constitue un lieu de rencontre sans intermédiaire entre les créateurs et les collectionneurs.
Paris. Créé en 2013 par Ateliers d’art de France – le syndicat professionnel qui rassemble 281 métiers d’art –, Révélations est de retour au Grand Palais éphémère du 7 au 11 juin. Devenu incontournable en dix ans seulement, ce salon qui a normalement lieu tous les deux ans, a dû mettre les bouchées doubles pour que tout soit prêt en neuf mois. En effet, la dernière édition, qui devait avoir lieu en juin 2021, ne s’est finalement tenue qu’en septembre dernier, reportée en raison de la crise sanitaire. Néanmoins, tout a été bouclé à temps et, pour ce sixième opus, 350 exposants (dont 65 % sont nouveaux), venus de 29 pays différents, sont invités à présenter leur travail. Ils peuvent compter sur le soutien de Stéphane Galerneau, le nouveau président d’Ateliers d’art de France, qui a à cœur de défendre ce Salon qui n’a pas d’équivalent : « L’exception culturelle des métiers d’art français bénéficie d’une reconnaissance à l’international. Mon ambition est de tout mettre en œuvre pour que l’on ait cette reconnaissance sur le territoire français. Il faut fédérer les instances et les acteurs locaux, aller chercher les savoir-faire sur les territoires, les mettre en valeur et ce, afin que les artisans d’art dans leur ensemble puissent exprimer leur talent, valoriser leurs savoir-faire et leurs créations, trouver des marchés, locaux, nationaux, et internationaux. »
D’un point de vue purement formel, le Salon conserve la même structure. La scénographie signée Adrien Gardère est composée de façades à claire-voie en bois naturel et déploie d’un bout à l’autre de l’exposition « Le Banquet », constitué par de grandes tables en enfilade. Véritable emblème du Salon, la section « Banquet » accueille une sélection de pièces issues de dix régions du monde. Enfin, comme chaque année, un pays est mis à l’honneur. Après l’Afrique (2022), le Luxembourg (2019), le Chili (2017), la Corée du Sud (2015) et la Norvège (2013), c’est au tour du Québec de dévoiler ses multiples facettes.
Mais que sont au juste les métiers d’art ? Selon l’article 22 de la loi sur l’artisanat du 18 juin 2014, ils concernent les personnes pratiquant « une activité indépendante de production, de création, de transformation ou de reconstitution, de réparation et de restauration du patrimoine, caractérisé par la maîtrise de gestes et de techniques en vue du travail de la matière et nécessitant un apport artistique ». La communauté est donc vaste. C’est la raison pour laquelle le Salon rassemble autant de participants, répartis sur 132 stands, mettant en avant une diversité de matières et de formes, doublée d’une grande créativité.
Environ 250 artisans d’art, dont certains sont également designers, dévoilent leurs dernières créations : des céramistes, à l’instar de la Québécoise Paula Murray et sa délicate réalisation Inner Landscape en porcelaine (2 450 €) côtoient des ébénistes, comme Maxime Goléo (Bordeaux) venu avec son Portal Mirror, en orme massif (5 000 €), des plumassiers, comme Maud Ruby (Paris) et ses sculptures de plumes (dont Wood, 7 500 €), mais aussi des doreurs à la feuille, des tailleurs de pierre, des orfèvres, des créateurs de bijoux, de luminaires…
Toutes les matières sont représentées : papier, textile, verre (comme la marqueterie de verre sublimée dans les compositions murales de Myriam Hubert venue du Gard, dont Secret Garden, prix entre 6 000 et 8 000 €), bronze, cuir, métal (notamment les réalisations du créateur japonais Kazuhiro Toyama), paille ou marbre dont Sensualité, Grand Antique d’Aubert, à découvrir sur le stand du Toulousain David Léger (8 000 €).
Jean-Christophe Dablemont (Lubéron), qui façonne des bancs de poissons en céramique depuis vingt ans (entre 500 et 10 000 €) se réjouit de sa première participation. « J’ai envoyé mon dossier en fin d’année et j’ai su que j’étais retenu en janvier. Depuis, j’ai créé une douzaine de pièces (uniques) spécialement pour l’occasion. C’est un intense travail car il faut en même temps honorer les autres commandes. C’est le moment à la fois d’essayer des choses et de montrer son savoir-faire. » Et d’ajouter : « Les avantages de ce Salon sont multiples. Il nous permet à nous, créateurs, de nous montrer directement, à l’inverse d’autres Salons où il faut être représenté par une galerie. Il nous donne l’occasion de rencontrer une clientèle internationale. »
Viennent s’ajouter à ces créateurs des manufactures d’art, à l’instar de la Cité de la céramique – Sèvres et Limoges –, des institutions comme le Mobilier national, des galeries – elles ne sont que quatre (dont Psyché qui expose des bijoux contemporains ou encore Maison Parisienne) –, et des associations, telles que des collectifs de créateurs comme Esprit porcelaine (Limoges).
Renouvelée chaque année, une programmation culturelle vient rythmer les cinq jours d’exposition : débats, conférences, symposium, vente aux enchères orchestrée par Piasa in situ, visites guidées, ateliers d’enfants ou encore projections de films, le tout complété par un parcours hors les murs.
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Révélations 2023, le salon de l’artisanat d’exception
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°612 du 26 mai 2023, avec le titre suivant : Révélations 2023, le salon de l’artisanat d’exception