PARIS
Le salon consacré à la création contemporaine dans les métiers d’art accueille cette année davantage d’exposants et d’étrangers en son sein, et multiplie les partenariats.
Paris. Le salon Révélations, devenu aujourd’hui le rendez-vous incontournable des métiers d’art et de la création contemporaine, a vu le jour en 2013 grâce au syndicat professionnel Ateliers d’art de France. « C’est le manque de visibilité de la création qui a poussé Ateliers d’art de France à mettre sur pied ce salon. Montrer le dynamisme de la création et la mettre en valeur, tel est notre objectif », explique Aude Tahon, présidente du syndicat et aux commandes de la manifestation. Sur un rythme biennal, Révélations revient donc pour la 4e fois au Grand Palais, du 23 au 26 mai, afin de célébrer céramiques, textiles, bijoux, feutre et autres créations du moment.
S’étoffant d’une édition à l’autre, l’événement rassemble cette année, répartis sur 150 stands, environ 500 créateurs, manufactures, galeries… contre 400 en 2017. « Nous avons reçu plus de 700 dossiers ! », confie la présidente. Davantage tournée vers l’international, cet opus accueille pour la moitié des exposants étrangers, de 33 nationalités différentes, soit deux fois plus qu’en 2017 alors que ceux-ci, issus de 17 pays, ne représentaient l’an dernier qu’un tiers des participants.
Révélations enrichit son parcours « hors les murs » avec une quinzaine de partenariats noués, contre onze il y a deux ans. Participent ainsi pour la première fois à cette programmation la galerie Maria Wettergren (Paris), avec une présentation inédite en France d’Hanne Friis, artiste textile norvégienne, mais aussi Drouot. L’hôtel des ventes parisien organise par l’intermédiaire de Drouot Estimation, sa maison de ventes intégrée, et en collaboration avec Côme Remy (expert en arts décoratifs du XXe) et Charlotte du Vivier-Lebrun (consultante en céramique contemporaine), une vente consacrée à la création contemporaine. Aussi, le samedi 25 mai, 140 objets passeront sous le marteau, pour des estimations allant de 300 à 20 000 euros ; ils auront été exposés au public les deux jours précédents sur le balcon du salon d’honneur du Grand Palais.
Révélations conserve parallèlement les principes qui ont fait sa réputation. Le « Banquet », une exposition internationale non commerciale comprenant une centaine d’œuvres, vient de nouveau prendre place sous la nef. Conçu comme « une invitation à la table des métiers d’art », selon le scénographe Adrien Gardère, l’espace se découpe en îlots, « un peu à l’image d’archipels, chacun proposant une micro-exposition ». Chaque archipel est ainsi confié à un pays – onze en tout – qui dispose de son propre commissaire d’exposition.
La scénographie générale reste aussi identique dans l’esprit : « Casser les codes que l’on retrouve sur les autres salons : ici point de contre-allées mais une unique allée centrale. » Un jeu de claires-voies en bois naturel, assouplissant l’idée de stand, est aussi devenu l’identité forte de Révélations.
Autre constante : la mise à l’honneur d’un pays. Après la Norvège, la Corée du Sud et le Chili, le Luxembourg sera sous les feux des projecteurs. Le pavillon consacré à ce pays, un stand d’une surface d’environ 150 m2, accueille une vingtaine d’artisans luxembourgeois.
Tous les créateurs conviés présentent ici des pièces uniques – « certaines réalisées spécialement pour le salon, ce qui est très stimulant », précise Aude Tahon. Des pièces, tous matériaux confondus, sélectionnées en amont par le comité d’orientation artistique. Christophe Nancey, qui revient pour la deuxième fois, tourne, sculpte, incruste et patine le bois à la recherche de la lumière. Pour l’occasion, il montre « des sculptures s’inscrivant dans [s]a ligne de fond de création », tels ses faisceaux travaillés à la gouge (entre 2 500 et 5 000 €). Juliette Clovis, artiste plasticienne participant pour la première fois, expose une sélection de son travail récent, des sculptures en porcelaine de Limoges (1 000 à 6 500 €). « Mon travail explore deux axes principaux de recherche : l’idée de cycle incessant et universel de la vie et de la mort, et un équilibre né de contrastes et d’oppositions ». Sa sculpture monumentale Manis Tetradactyla, comprenant plus de 6 000 écailles en porcelaine, a été spécialement réalisée pour l’événement.
La Maison Meftah (Maroc) perpétue quant à elle un savoir-faire marocain ancestral dans la dinanderie d’art à travers un regard contemporain. Elle expose trois pièces de la collection « Incandescence », série de météores cubiques ajourées à la scie Bocfil « dont l’impact engendre une explosion de lumière et des ombres en arabesque qui se reflètent sur les murs et le plafond ». Manon Damiens (Narbonne), nouvelle venue, se consacre au travail du métal. Parmi ses pièces créées pour la manifestation (entre 3 000 et 6 000 €), figure un triptyque autour du thème de la vague.
Côté pierre, Tarja Tuupanen (Finlande) s’adonne au marbre, « principalement à partir d’anciens ustensiles de cuisine : mortiers, rouleaux à pâtisserie, assiettes à fromage… », tandis que l’Atelier Mosaia (Toulouse) pratique l’art de la mosaïque, dans un style résolument contemporain. Setbyol Oh, artiste coréenne vivant à Berlin, crée, elle, des lampes en osier et papier mûrier d’une grande poésie. Broderie, verrerie, bijoux, orfèvrerie… sont également au programme.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Révélations prend de l’ampleur
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°523 du 10 mai 2019, avec le titre suivant : Révélations prend de l’ampleur