PARIS
La large palette des créations proposées lors du salon qui met en avant les métiers d’art a su séduire les visiteurs venus nombreux.
Paris. La Biennale internationale des métiers d’art et de la création a fermé ses portes le 12 juin sur une note positive. Durant les quatre jours d’exposition, 39 000 visiteurs (contre 37 500 en 2019) sont venus au Grand Palais éphémère pour découvrir les réalisations des quelque 400 créateurs venus du monde entier, répartis sur près de 140 stands.
Toujours aussi réussies, les claires-voies en bois brut du scénographe Adrien Gardère, découpant l’espace et individualisant les stands, rendaient la circulation aisée – sans compter la vue imprenable sur la tour Eiffel. Après avoir pénétré par l’« Agora », qui rassemblait une sélection d’œuvres africaines – l’Afrique étant mise à l’honneur cette année –, les visiteurs découvraient le « Banquet », se déployant sur toute la largeur de l’espace. Colonne vertébrale de l’exposition, cette section thématique jetait un coup de projecteur sur dix pays, dont la Corée du Sud avec des œuvres de Junsu Kim, réalisées par superposition de bandes de cuir, la Polynésie française, avec de délicates gravures sur nacre de Heremoana Buchin ou encore la Zambie et les calebasses peintes de Natasha Evans, qui a beaucoup interessé les visiteurs.
Pour cette 5e édition, le spectre des propositions, des matières et des styles était extrêmement large et il y en avait absolument pour tous les goûts, depuis les réalisations les plus criardes et surchargées de décor, jusqu’aux plus épurées, au langage poétique et onirique. La céramiste japonaise Kaori Kurihara a fait sensation avec ses étonnants « fruits imaginaires » en grès émaillé, dont la surface est recouverte de milliers d’écailles et de graines. Même engouement, avec une dizaine de ventes, à la galerie Sana Moreau, « la première boutique de céramique et de design ukrainien à Paris », qui proposait des pièces entre 300 et 3 000 euros. Parmi elles, des vases en céramique et chêne du duo ukrainien Andriy et Olesya Voznicki, une œuvre de l’artiste plasticienne Anna Canter, issue de la série de boucliers en acier réalisés depuis que la guerre a éclaté, et des céramiques noires fumées de Danuta Krill.
Chez Alain Mailland, tourneur et sculpteur sur bois rares et précieux du Midi de la France (pistachier, micocoulier, loupe d’acacia…), de fines sculptures à l’aspect végétal et marin, trônaient sur le stand (entre 700 et 15 000 €). « Je recherche une finition parfaite. Je ne veux pas trouver de traces de travail », soulignait l’artiste dont c’était la quatrième participation. Sur le stand consacré au Prix de la jeune création se tenait Anne-Charlotte Saliba (lauréate 2020, voir ill.). Sculptrice de papier, elle lui donne vie à travers des plis, des bas-reliefs, des perforations, superposant diverses techniques, sans aucun ajout de matière. Ses créations (entre 1 800 et 4 500 €) ont rencontré de l’intérêt et des ventes ont été conclues.
Même s’il était moins présent que la terre et le bois, le verre était aussi de la partie, notamment avec les réalisations de Pauline Roy. « C’est une reconversion. J’ai commencé il y a un an et demi ! », a-t-elle précisé. L’artisane graveuse conçoit des objets décoratifs et du mobilier en verre sablé et gravé à la main, d’une infinie poésie, inspirés de la nature (prix entre 1 000 et 19 000 € [*]). C’est aussi dans la nature qu’Art et Floritude – atelier de conception et fabrication de luminaires sur mesure – puise son inspiration. Pour l’occasion, la maison a conçu une sculpture végétale surdimensionnée, un Ginko composé d’une racine en teck et de 1 400 feuilles en acier recouvertes d’une patine or, qui ont nécessité l’intervention de neuf artisans et près de quatre cents heures de travail. Une pièce unique, proposée à 50 000 euros.
La joaillerie de paille de Nathalie Seiller Dejean, notamment des parures de tête délicatement décorées ; les compositions murales en mosaïque de verre évoquant le vitrail de Myriam Hubert ; les bijoux et sculptures en laiton, cuivre et bronze d’Agnès Sevestre, créatrice spécialisée dans la ciselure ; les porcelaines moirées d’une grande simplicité de ligne de Valérie Hermans (Galerie Arcanes, Paris) ou encore L’Arbre à palabre, en laine, par le créateur de tapis marocain Soufiane Zarib, ont également séduit les visiteurs et acheteurs.
(*) Contrairement à ce que nous avions écrit dans le JdA n°592, les prix des objets décoratifs et du mobilier en verre sablé et gravé à la main, de l’artisane graveuse Pauline Roy, s’échelonnent entre 1 000 et 19 000 € et non entre 1 000 et 2 000 €.
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Le salon Révélations cultive son originalité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°592 du 24 juin 2022, avec le titre suivant : Le salon Révélations cultive son originalité