Foire & Salon

SALON DE DESSIN CONTEMPORAIN

Drawing Now garde le cap

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 10 avril 2025 - 578 mots

Les accrochages de cette 18e édition ont été à la hauteur, et les collectionneurs ont été globalement au rendez-vous.

Paris. Une bonne foire d’art offre à un instant T un reflet de la création artistique, avec ses lacunes et ses effets de loupe, tout en rendant compte de sa diversité. De ce point de vue, Drawing Now Paris a su doser le cocktail de sa 18e édition, qui s’est tenue du 27 au 30 mars au Carreau du Temple. On pouvait y trouver des artistes aux œuvres bien identifiées à l’image des compositions marbrées d’Abdelkader Benchamma (Templon), des portraits éthérés d’adolescents d’Edi Dubien (Alain Gutharc), des scènes et portrait au fusain de Nina Mae Fowler inspirés par l’âge d’or de Hollywood (Suzanne Tarasieve)… Mais aussi se laisser surprendre par le superbe stand consacré à Marinette Cueco et à ses entrelacs végétaux par la Galerie Univer, dont c’était cette année la première participation.

Une fois de plus, le dessin a donné lieu à des interprétations qui lui confèrent une dimension d’objet. Ainsi des éléments de tapisserie chez Lucien Murat (Tarasieve), des cadres en résine baroques de Joris Van de Moortel (Nathalie Obadia), des lightboxes d’Andrea Mastrovito reprenant les couvertures vintage de Playboy (Wilde), ou encore des sculptures graphiques élaborées à l’aide de cordes de piano de Gaëlle Chotard (Papillon). Et le médium est intemporel : certains accrochages ont fait dialoguer entre elles deux générations, les écritures d’Henri Michaux entrant par exemple en résonance avec les dessins à l’encre de Chine et au sel de Yann Bagot, né en 1983 (Berthet-Aittouarès).

Une fois l’événement terminé, les exposants remballent et font le bilan de leur participation : une foire est avant tout une plateforme commerciale. « Cette édition a été très réussie pour nous, Susanna Inglada ayant remporté le Prix Drawing Now », se félicite la galerie Maurits van de Laar (La Haye), qui présentait les collages spectaculaires de l’artiste espagnole [voir ill.]. « L’une de ses grandes œuvres a été vendue à un collectionneur à Paris, des ventes d’œuvres plus petites ont été conclues avec des particuliers en France et au Royaume-Uni, pour des prix entre 3 600 et 10 000 euros. »

Ayant fait le pari de présenter quasi exclusivement de grands formats, la Galerie Maubert explique pour sa part avoir trouvé preneurs pour des grands dessins « historiques » de Joachim Bandau (des exemplaires sont entrés récemment dans la collection du Musée national d’art moderne-Centre Pompidou), ainsi que pour de nombreuses aquarelles de l’artiste (entre 10 000 et 35 000 €). Claire Gastaud se disait elle aussi satisfaite du succès obtenu par le focus consacré à Tania Mouraud. Pilier de la foire, Alain Gutharc salue une édition de son point de vue « particulièrement active, malgré un contexte complexe ». La Belge Nadja Vilenne (Liège), qui présentait notamment le carnet « démonté » de Suchan Kinoshita (dont l’exposition ouvre le 23 avril au Palais des beaux-arts de Bruxelles), se montre plus réservée. « Nous avons beaucoup semé, peu encore récolté. Nos clients demandent réflexion. »

Le coût de la participation (environ 500 euros le mètre carré dans le secteur principal) fait de Drawing Now Paris une foire peu coûteuse, mais les prix des œuvres sur papier, cantonnés à quelques centaines ou milliers d’euros tout au plus, sont en proportion…

Reste que le rendez-vous contribue à une dynamique générale : « Nous sommes très contents des projets en perspective pour Susanna Inglada en lien avec des institutions en France, en Allemagne, en Suisse et aux Pays-Bas », assure ainsi Maurits van de Laar.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°653 du 11 avril 2025, avec le titre suivant : Drawing Now garde le cap

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