Portée par une dynamique positive, la Foire internationale d’art contemporain, qui développe son champ d’action pour sa 41e édition, s’annonce conquérante.
La rude concurrence à laquelle se livrent les grandes foires mondiales d’art contemporain afin de se montrer toujours plus attractives, et donc réussir à faire venir jusqu’à elles des galeries de premier ordre, des artistes poids lourds ou « cutting edge » et des collectionneurs d’horizons divers les enjoint à sans cesse diversifier leur offre.
Parvenue à maturité et aux limites de l’exploitation possible du Grand Palais, la Foire internationale d’art contemporain (Fiac) semble bien décidée à faire bouger ses lignes, à l’étranger mais pas seulement. Alors qu’une nouvelle bouture est annoncée à Los Angeles pour la fin du mois de mars 2015, c’est sur ses terres que la foire parisienne a décidé de prendre de l’ampleur en lançant une seconde manifestation intitulée « (Off)icielle », qui s’installe aux Docks-Cité de la mode et du design et regroupe près de soixante-dix exposants aux profils variés. Afin de les inciter à arpenter les deux sites, visiteurs et collectionneurs pourront être convoyés de l’un à l’autre grâce à des navettes fluviales : une balade qui devrait rencontrer un certain succès.
L’avenir dira donc si (Off)icielle trouvera son public et surtout si cette nouvelle implantation ne fait pas courir à la Fiac le risque du gigantisme. Les deux pôles regroupent en effet 260 galeries au total, soit un chiffre approchant celui d’Art Basel, foire imposante s’il en est, qui en juin dernier en accueillait 285. Car lorsque la foire se partageait entre la Cour carrée du Louvre et le Grand Palais, le niveau supérieur de ce dernier, qui rassemble à lui seul plus de 70 exposants, n’était pas occupé, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Pas une seule galerie de province
Pour sa 41e édition, la Fiac réunit au Grand Palais 191 enseignes (soit huit de plus qu’en 2013 grâce à une optimisation de l’usage des pourtours de la nef) en provenance de 26 pays ; les États-Unis y constituent le second contingent après la France et avant l’Allemagne.
Parmi les arrivées, notables sont celles des new-yorkais Miguel Abreu, Anton Kern, Mitchell-Innes & Nash – signalons par ailleurs le retour de Helly Nahmad et Luhring Augustine. Les japonais Taka Ishii et Tomio Koyama font leur entrée, de même que Proyectos Monclova (Mexico), Athr (Jeddah, Arabie saoudite), Mor.Charpentier (Paris), ProjecteSD (Barcelone), et, dans le secteur moderne, Thomas (Munich). Nature morte (New Dehli) signe le retour de l’Inde et Vera Cortês Art Agency (Lisbonne) celui du Portugal. Peu glorieux est en revanche le fait que la Fiac reste sourde à l’appel des galeries de province, pas une seule enseigne extérieure à Paris n’y participant cette année.
Toujours très riche, le programme « Hors les murs » se déploiera une fois encore dans le Jardin des plantes et le Museum d’histoire naturelle, le Jardin des Tuileries mais aussi sur les berges de Seine rive Gauche, avec notamment des installations sonores et lumineuses.
Alors que les galeristes ont relevé un net accroissement du nombre de collectionneurs arpentant les allées au cours des dernières éditions, Jennifer Flay, la directrice du Salon, se montre optimiste quant au potentiel commercial de la manifestation : « Le marché se porte très bien. Il y a tout de même quelques phénomènes spéculatifs auxquels il faut prêter attention, mais cela n’a pas vampirisé le marché dans son ensemble. Nous sommes très confiants quant aux résultats car nous avons déjà une bonne idée des intentions de visite. Tout cela est donc très encourageant », assure-t-elle.
Le contexte parisien devrait assurément constituer une force d’attraction complémentaire avec des expositions consacrées à Marcel Duchamp et à Sonia Delaunay, respectivement au Centre Pompidou et au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, la célébration des « 30 ans » de la Fondation Cartier, la très attendue réouverture du Musée Picasso et l’inauguration, qui ne l’est pas moins, de la Fondation Louis Vuitton. De quoi assurer à Paris une semaine des plus vibrantes.
Directrice : Jennifer Flay
Nombre d’exposants : 191
Tarif des stands : 545 € le mètre carré dans la nef et 495 € le mètre carré à l’étage
Nombre de visiteurs en 2013 : 73 543
Directrice : Jennifer Flay
Nombre d’exposants : 68
Tarif du stand : 445 € le mètre carré
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La Fiac en ordre de bataille
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°421 du 17 octobre 2014, avec le titre suivant : La Fiac en ordre de bataille