Galerie

La nuit des galeries parisiennes

Par Pauline Vidal · Le Journal des Arts

Le 15 octobre 2014 - 679 mots

Pour attiser l’attention du public et des collectionneurs, de nombreuses galeries ouvrent exceptionnellement leurs portes le temps d’une soirée, et en profitent pour organiser le vernissage d’une nouvelle exposition.

Dans le bouillonnement d’événements qui animent la semaine de la Fiac, s’impose la désormais traditionnelle « Nocturne des galeries parisiennes ». Le jeudi 23 octobre, le lendemain du vernissage de la foire, près d’une centaine de galeries restent ouvertes jusqu’à 22 heures. Quelques poids lourds comme Emmanuel Perrotin, Daniel Templon ou Chantal Crousel ne jouent pas le jeu. Mais du Marais à Saint-Germain-des-Près, en passant par Belleville et Matignon, l’essentiel des galeries, d’art contemporain mais aussi d’art moderne (Le Minotaure ou Zlotowski) et de design (Jousse Entreprise et Gilles Peyroulet & Cie), sont de la partie. Libre à chacun d’inventer son parcours.

Cette initiative croisée entre la Fiac, le Comité professionnel des galeries d’art (CPGA) et Galeries Mode d’emploi (GME) vise à permettre aux absents de la foire de profiter du public international exceptionnellement présent à Paris. « L’idée est de permettre aux galeries qui sont souvent injustement refusées à la Fiac – ce qui leur cause du tort – de bénéficier du climat d’effervescence lié à la multiplication des événements culturels à Paris, explique le galeriste et président du CPGA, Georges-Philippe Vallois. C’est aussi l’occasion de ramener les collectionneurs dans les galeries, de leur faire prendre conscience que ces dernières demeurent l’épicentre de la création artistique dont la Fiac, malgré sa qualité, ne peut, faute de place, que proposer un échantillonnage incomplet. » Le galeriste et président de GME, Hervé Loevenbruck, confirme. « Nous avons créé un système avec les foires qui concentre les visites sur les espaces de foire au détriment des galeries. Il faut donc profiter de cette semaine-là pour capter la clientèle étrangère présente pour l’occasion et la faire venir dans les galeries. » Enfin, comme le soulignent certains marchands, c’est le moment rêvé pour inviter leurs pairs étrangers à visiter l’espace de leur galerie.

Public requis
Parmi la trentaine d’enseignes présentes également sur la Fiac, certaines dressent des ponts entre l’exposition de leur galerie et celle de leur stand, tandis que d’autres appréhendent les deux lieux de manière distincte. Point de règle en la matière. Mais ce qui est sûr, c’est que, face à la concurrence effrénée durant cette semaine particulière, nombreux sont ceux qui ont pris acte de l’importance de créer ce soir-là un événement pour s’assurer la présence du public et des collectionneurs. Près d’un tiers de la totalité des participants à la nocturne organisent en effet un vernissage ou une signature de livre. Ainsi la galerie Torri inaugure-t-elle la deuxième exposition personnelle de l’artiste yougoslave Braco Dimitrijevic, avec des pièces tout juste sorties de son atelier. Chez Claudine Papillon sont dévoilés les nouveaux « dessins-sculptures » de Gaëlle Chotard réalisés à l’aide de maille tricotée ou de laine.

Michel Rein vernit quant à lui le troisième opus de sa mise en lumière de la scène new-yorkaise sous le commissariat d’Ami Barak, à travers des photographies expérimentales de Lisa Oppenheim, une vidéo de Matthew Buckingham et des miroirs gravés de Hank Willis Thomas. En parallèle, le public découvrira des photographies des années 1970 d’Allan Sekula. Chez Loevenbruck, la commissaire invitée, Dorothée Dupuis, explore la scène mexicaine en faisant dialoguer les œuvres d’artistes de diverses générations, tels Milena Muzquiz, G.T. Pellizzi, Javier de la Garza, Adolfo Riestra et Germán Venegas.

Alain Gutharc inaugure quant à lui l’exposition d’Anita Molinero qui prolonge celle du Consortium (Dijon) de l’été dernier. Chez gb agency, Roman Ondák, également exposé par la galerie, présente ses nouveaux livres. Autres signatures à ne pas manquer, celles, chez Jérôme Poggi, du collectif d’artistes Société Réaliste à l’occasion de la parution de leur nouveau roman The Best American Book Of The 20th Century (éd. Onomatopee), et, chez Georges-Philippe et Nathalie Vallois, du Futur n’existe pas (éd. B42) d’Alain Bublex et Elie During, ainsi que des Barrages de sable (éd. Grasset) de Jean-Yves Jouannais. Sans oublier, chez Patricia Dorfmann, la signature des 260 livres originaux d’Artus de Lavilléon issus de son archivage du quotidien.

Les articles du dossier : Fiac 2014 : mobilisation générale
  • La Fiac illumine la scène parisienne
  • La Fiac en ordre de bataille
  • Les jeunes bousculent la Fiac
  • Galeries françaises en représentation
  • Des enseignes étrangères en nombre
  • (Off)iciellement attendue
  • Agenda de la fiac / (OFF)ICIELLE
  • Le « off » et l’officiel
  • Du contrat entre l’artiste et le galeriste
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  • La Fiac repousse les murs
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°421 du 17 octobre 2014, avec le titre suivant : La nuit des galeries parisiennes

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