ANGOULÊME
Le rapport commandé par Françoise Nyssen à Pierre Lungheretti formule 54 propositions dont plusieurs visent à aider les auteurs victimes paradoxales de cette surchauffe.
Angoulême. La bonne santé de la bande dessinée en France n’a pas que des effets positifs : elle précarise les auteurs. C’est le constat posé par Pierre Lungheretti, le directeur général de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image dans un rapport remis récemment au nouveau ministre. Le chiffre d’affaires de la BD a en effet été multiplié par plus de cinq en vingt ans pour atteindre 277 millions d’euros, soit plus de 10 % du chiffre d’affaires de l’édition. Sans compter les adaptations pour le cinéma qui se multiplient, les ponts avec les jeux vidéo et le développement des ventes aux enchères (34 M€).
Le nombre de titres a également été multiplié par cinq (5 300 en 2016), entraînant une plus grande disparité des recettes par titre, de sorte que les nombreux auteurs attirés par un secteur en croissance ne s’y retrouvent pas tous. Le rapport ne communique cependant pas de chiffres sur le nombre de dessinateurs, mais il admet implicitement qu’il y en a trop, pointant le grand nombre d’écoles privées, tout en appelant à transformer l’École européenne supérieure de l’image d’Angoulême en école nationale.
Plusieurs mesures visent à soutenir la demande : aide aux petits éditeurs, intégration de la BD dans le pass Culture à venir, promotion plus active de la BD française à l’étranger, organisation en 2020 d’une « année de la BD ». Plus étonnant, le rapport recommande de donner plus de place à la BD dans les collèges et lycées – il ne nous semblait pas que les enfants et ados étaient réfractaires à la BD, bien au contraire.
S’agissant d’aider les auteurs, il convoque tout l’arsenal habituel français : puiser dans le Fonds national pour l’emploi pérenne dans le spectacle (Fonpeps), pour les soutenir financièrement ; demander aux collectivités locales de s’impliquer ; créer un incubateur national pour les jeunes diplômés ; renforcer la formation continue ; augmenter le plafond des revenus accessoires qui bénéficient d’une fiscalité et de cotisations sociales allégées...
Pierre Lungheretti voudrait aussi que la BD soit encore mieux reconnue, avec le développement de la recherche académique à son sujet, et l’ouverture d’un lieu d’exposition à Paris.
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Surproduction dans la BD française
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°516 du 1 février 2019, avec le titre suivant : Surproduction dans la BD française