PARIS
Après les expositions consacrées à des figures historiques de la bande dessinée, Art Spiegelman (2011), Claire Bretécher (2015) et Franquin (2016), la Bibliothèque publique d’information du Centre Pompidou rend hommage, sous la houlette des commissaires Emmanuèle Payen et Jérémie Desjardins, au jeune auteur franco-syrien Riad Sattouf qui, à tout juste 40 ans, connaît ainsi sa première rétrospective.
Malgré son jeune âge, Sattouf, dont l’écriture dessinée croque à merveille depuis une vingtaine d’années cette espèce étrange que sont les adolescents, est déjà une star, avec son film Les Beaux Gosses primé aux César, sa minisérie d’animation sur Canal+ Les Cahiers d’Esther et son autobiographie graphique L’Arabe du futur, traduite en plus de vingt langues. « C’est la première fois que j’expose, précise l’artiste, il y a des croquis, des textes, des photos, qui n’étaient pas faits pour être vus par quiconque. » C’est, sans aucun doute, le point fort de cette excellente exposition déclinée en trois parties très cohérentes (l’observation du réel, l’art graphique, l’autobiographie dessinée) : on croyait, via ses récits intimes, tout connaître de Riad, mais, en fait, non ! Au fil d’un circuit scénographique impeccable dévoilant la matrice de l’œuvre (sources d’inspiration, planches originales, story-boards, premières éditions, entretiens, extraits de films…), le visiteur découvre avec délectation l’envers du décor, à savoir des essais et des moments de réflexion, ce qui nous rend in fine cet auteur, au ton singulier mâtinant tendresse et ironie mordante, encore plus proche et sympathique. Bingo !
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°720 du 1 février 2019, avec le titre suivant : L’intimité de Riad Sattouf dévoilée à Beaubourg