Paris. Le Musée Guimet continue de valoriser l’héritage photographique de Marc Riboud (1923-2016), grâce au fonds d’archives légué par l’artiste après sa mort.
La rétrospective, organisée il y a quatre ans, avait donné l’étendue de la diversité de l’œuvre depuis les premières images de Lyon en 1940, sa ville natale, jusqu’aux dernières réalisées en Chine. La seconde exposition se concentre sur ses différents reportages au Vietnam entre 1966 à 1976, dévoilant le regard que le photographe de Magnum porta sur ce conflit. À travers une chronologie détaillée, les photographies sont contextualisées l’une après l’autre dans l’histoire de cette guerre et resitue la célèbre photo de La jeune fille à la fleur, prise à la fin de la grande marche contre la guerre du Vietnam, à Washington, le 21 octobre 1967.
Cinquante ans après la prise de Saïgon, capitale du Sud-Vietnam, par l’armée communiste nord-vietnamienne, ce retour sur images, signé par les deux commissaires d’exposition, Lorène Durret et Zoé Barthélemy, est particulièrement didactique et éloquent et révèle l’attachement de Riboud aux personnes qu’il a rencontrées. Cependant, le début du parcours manque de clarté car il s’ouvre sur des images de la ville de Hué dévastée et par la rencontre avec Hô Chu Minh que Marc Riboud photographie en 1968.
Du premier reportage effectué en 1966, à son initiative, sur un porte-avion nucléaire américain croisant au large du Vietnam du Nord, au dernier réalisé en janvier 1976 à la veille de la réunification du pays, le parcours articule finement tirages d’époque, reproductions modernes, publications de presse originales, cartels développés et textes explicatifs, et ce, malgré la configuration de l’espace en une seule et unique grande pièce incurvée toute en longueur et dotée d’une entrée située au milieu.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°652 du 28 mars 2025, avec le titre suivant : Vietnam 1966-1976 : les images de Marc Riboud