Politique

Éditorial

Le plan de transformation du ministère

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 15 novembre 2018 - 398 mots

PARIS

Réforme de l’État. Les services du Premier ministre viennent de rendre publics les « plans de transformation ministériels » dans le cadre d’« Action publique 2022 ».

Premier Ministre Français Edouard Philippe à la Conférence MSC, 17 février 2018
Premier Ministre Français Edouard Philippe à la Conférence MSC, 17 février 2018

Ce programme gouvernemental vise à « améliorer la qualité des services publics, offrir un environnement de travail modernisé aux fonctionnaires et maîtriser les dépenses publiques en optimisant les moyens ». On se souvient qu’en novembre 2017 la copie de travail remise par la Rue de Valois avait fuité dans la presse, au grand dam de la ministre Françoise Nyssen qui avait porté plainte.

Que révèle ce document mis en ligne de façon synthétique ? Sur la forme, on relève qu’il se confond avec la feuille de route du ministère. Ce plan de transformation, en théorie axé sur la méthode, informe largement sur le contenu. À cette aune, on constate que sur les six « axes de transformation » évoqués (appelons-les ainsi), deux concernent l’audiovisuel, un l’Éducation artistique et culturel (EAC), deux le patrimoine et les musées, et un, la réforme du ministère (la partie la plus attendue dans ce contexte). En revanche, aucun n’a trait à la création et au spectacle vivant. Enfin pas tout à fait puisque le ministère doit totalement dématérialiser en janvier 2019 les 62 procédures de demande d’aides financières, dont une partie concerne ces secteurs. Maigre consolation.

Le programme du candidat Macron infuse ces « plans de transformation », qu’il s’agisse de l’EAC, du Pass culture, du château de Villers-Cotterêts ou du Loto du patrimoine. Alors que la réforme des Archives ne semble plus à l’ordre du jour, un vaste Meccano se prépare autour des services à compétence nationale (SCN) et de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais (RMN-GP). Le statut des 17 musées dits « SCN » encore rattachés à l’administration centrale fait depuis longtemps débat. Faut-il les rattacher à la RMN-GP, à des musées existants, ou leur donner leur indépendance dans de nouveaux établissements ? Le gouvernement semble avoir opté pour la deuxième solution, considérant que le statu quo était incompatible avec la volonté de déconcentration. Mais, s’il est facile de rattacher le musée de Port-Royal au Château de Versailles, quid des musées de Cluny et de la Renaissance à Écouen ? Dans ce scénario, la RMN-GP, qui gère la billetterie des SCN, se recentrerait sur l’exploitation du Grand Palais et les expositions dans les Galeries nationales. Ce qui pourrait expliquer le profil inattendu du nouveau président Chris Dercon, peu familiarisé avec les arcanes de l’administration française.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°511 du 16 novembre 2018, avec le titre suivant : Le plan de transformation du ministère

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