PARIS
Dans un rapport publié peu avant la trêve de Noël, la Cour des comptes appelle la Rue de Valois à se réformer en profondeur pour devenir un ministère plus stratégique.
Le diagnostic principal de la Cour des comptes peut se résumer ainsi. Alors que les opérateurs – qu’elle a elle-même contribué à faire grandir – et que les services culturels des collectivités locales se sont fortement développés ces vingt dernières années, l’administration centrale est justement restée une administration, très bureaucratique, fragilisée par la fuite de ses talents, de sorte qu’elle n’exerce pas le rôle de prospective et d’impulsion qui devrait être le sien.
Cette recommandation et le constat qui le fonde ne sont pas neufs. C’était déjà le sens de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) lancée par le président Sarkozy en 2017, dont la conséquence pour la Rue de Valois avait été le regroupement de plusieurs directions centrales et l’autonomisation de nouveaux musées. Si la Modernisation de l’action publique (MAP), un avatar de la RGPP par François Hollande a eu peu d’effet, sa version macronienne, intitulée Action publique 2022, poursuit les mêmes ambitions avec, pour l’instant, une mise en œuvre limitée des pistes envisagées à l’époque par Françoise Nyssen.
Comme toujours dans ce type de sujet, il est plus facile de théoriser sur les grands principes que de mettre les mains dans le cambouis de leur mise en œuvre. D’accord pour revoir, sous-entendu réduire les missions du ministère, mais quels secteurs doivent être sacrifiés parmi les plus modestes : les arts du cirque, la photo, le petit patrimoine, les maisons des illustres ? D’accord aussi pour réaffecter les personnels vers des tâches de prospective et de pilotage stratégique mais est-ce vraiment possible avec seulement 1 800 agents (hors services à compétence nationale et services déconcentrés), comme l’indiquait un rapport confidentiel de 2017 ?
Il serait judicieux que le ministère conduise un audit, comme le font les grandes entreprises, avec un inventaire précis des tâches et de leurs agents, par secteur et types de tâches. Un audit supervisé par un comité dans lequel les représentants du personnel et des personnalités extérieures ont toute leur place. Sur cette base, et à l’issue d’un débat porté sur la place publique via la représentation parlementaire, il appartiendrait alors à l’exécutif de fixer les nouvelles missions et modes d’intervention du ministère. Un beau sujet pour la campagne présidentielle.
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Comment réformer le ministère de la Culture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°580 du 7 janvier 2022, avec le titre suivant : Comment réformer le ministère de la Culture