Politique culturelle. La France a enfin un budget et subsidiairement un budget Culture.

Le budget Culture est stable par rapport à 2024 alors que le total des dépenses des ministères est en baisse. Un bon point pour Rachida Dati, qui a su préserver son enveloppe de 3,9 milliards d’euros tout au long du long et inédit parcours parlementaire, du budget « Barnier » au budget « CMP » issu de la commission mixte paritaire en passant par le budget « Bayrou ». Les crédits de paiement de la Culture affichent même une légère progression par rapport à la loi de finances initiale, et une progression encore plus nette si on prend en compte les annulations de crédit (les « coupes Bruno Le Maire ») qui ont suivi. Mais si la ministre n’a pas trop trompeté cette victoire, c’est parce que des annulations de crédits sont toujours possibles et même très probables en cours d’année, transformant une hausse en baisse.
La préservation du budget de la Culture est-elle due au poids politique de la ministre ? En partie sans doute, mais le budget de la Rue de Valois est à la fois trop petit et trop risqué pour permettre des économies. On le voit dans le sort des trois programmes qui composent la mission « Culture ». Car si globalement le budget est stable, tel n’est pas le cas de toutes les missions du ministère. Le patrimoine sort à nouveau gagnant du marathon budgétaire. Après les quelques millions gagnés dans le budget « Barnier », il en a obtenu 50 au Sénat. Le patrimoine, synonyme d’églises, de monuments et de châteaux, a les faveurs des Français car il fait écho à leur identité. Les sénateurs, proches des territoires, et la ministre à l’écoute de l’opinion publique l’ont bien compris.
Le budget du spectacle vivant est le même qu’en 2024. Mais si les électeurs sont moins sensibles aux crédits alloués aux théâtres et opéras, et peut-être pas mécontents que le gouvernement rabote les subventions versées aux intermittents du spectacle, ces derniers ont un accès aux médias qui les protègent de toute coupe trop brutale.
C’est finalement le Pass culture et l’Éducation artistique et culturelle (EAC) qui font les frais de ces libéralités relatives avec une baisse globale de 60 millions d’euros. Malgré les millions de jeunes qui en bénéficient, le passe n’est pas porté au crédit de l’exécutif, il suscite même des critiques récurrentes de la part de ses opposants politiques. Quant à l’EAC, peu de parents d’élèves savent ce que c’est et ses actions rapportent donc très peu de voix. Quelles que soient les circonstances, un budget est toujours politique, c’est une évidence mais il est bon de le rappeler.
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Un budget culture politique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°649 du 14 février 2025, avec le titre suivant : Un budget culture politique