PARIS
La stabilité du budget de la Mission culture pour 2019 masque des crédits de paiement en hausse pour certains, que compense la baisse dans d’autres secteurs (musées, écoles d’art...).
Paris. Les crédits de paiements (CP) demandés en 2019 pour la Mission culture s’élèvent à 2,941 millions d’euros soit une hausse de 0,8 % par rapport à l’an dernier avant transfert entre les diverses missions du ministère de la Culture ou avec d’autres ministères. Autant dire une stabilité, voire une légère baisse compte tenu d’une inflation prévue de 1,7 %. Mais toutes les « actions » – c’est ainsi qu’on les appelle dans la proposition de loi de finances (PLF) – ne sont pas logées à la même enseigne. Il y a des gagnants et des perdants.
Le Pass culture est le grand bénéficiaire du PLF 2019 avec une augmentation de 29 millions d’euros, portant sont budget total à 34 millions d’euros. Une somme conséquente alors que 2019 sera encore une année d’expérimentation dans cinq départements et qu’aucune date de généralisation n’a été annoncée. Mais si le budget est de 34 millions d’euros pour 10 000 jeunes en phase de test, combien sera-t-il pour les 800 000 jeunes ?
Après tout le tapage fait autour de la Mission Bern, Emmanuel Macron ne pouvait pas faire moins que donner un petit coup de pouce au patrimoine monumental dont les CP augmentent de 15,50 millions d’euros. Reconduit, le loto du patrimoine – hors budget – est supposé rapporter 20 millions d’euros comme en 2018. Il faut attendre les documents remis au Parlement pour avoir le détail, mais en l’état des documents du ministère, cette hausse devrait permettre de financer les travaux de Versailles et de Fontainebleau, ainsi que le début de la restauration du château de Villers-Cotterêts (coût total 110 millions d’euros), dont le président veut faire à l’horizon 2022 une cité de la langue française.
L’archéologie préventive dont les ressources sont budgétisées depuis 2016, affiche une hausse de 5 millions d’euros. En réalité, c’est uniquement une augmentation par rapport au budget demandé l’an dernier ; dans les faits, cette ligne est augmentée en cours d’exercice pour couvrir les coûts réels. Le budget de l’ancienne redevance d’archéologie préventive de l’ordre de 119 millions d’euros devrait être le même que l’an dernier.
Enfin, parmi les augmentations significatives ou anecdotiques, on retiendra que le budget de la Cité du théâtre en cours de constitution à Paris, passe de 7 à 8 millions d’euros ; qu’un fonds d’accompagnement à la photographie est créé, doté de 200 000 euros ; que les Fonds régionaux d’art contemporain (Frac) gagnent 100 000 euros de plus et que les crédits d’acquisition repartent très légèrement à la hausse (+ 300 000 €).
Le Pass culture et le patrimoine peuvent remercier l’enseignement supérieur qui perd 20 millions d’euros, soit tout de même -7,6 %. Le ministère indique que cette baisse est consécutive à une moindre demande de bourse étudiants (alors que cette ligne ne représentait que 24 millions d’euros en 2018) et surtout un rephasage des travaux de restauration. Les travaux en cours aux Beaux-Arts de Paris, et aux écoles d’architecture de Toulouse et Marseille ne devraient cependant pas trop être affectés.
Les musées sont les bons soldats de 2019, puisqu’ils rendent 12 millions d’euros au budget général. Là aussi, il faut attendre les « bleus budgétaires » (les états détaillés par ministère) pour savoir quels sont les musées qui sont les plus pénalisés par cette baisse de 3,4 %. Il est à noter que le service des musées de France est sans directeur depuis le départ en mars dernier de Marie-Christine Labourdette. Ceci expliquant peut-être cela.
Les archives (et les célébrations nationales) font une cure d’amaigrissement de 6,50 millions d’euros, ce qui ne va pas accélérer les travaux de rénovation du site historique dans le Marais, ni l’agrandissement du site de Pierrefitte-sur-Seine, rendu nécessaire par la fermeture de Fontainebleau.
Enfin, le ministère perd 50 postes en équivalent temps plein (tandis que l’État supprime au total 4 164 postes). Mais dans le même temps, les dépenses de personnel augmentent de 9 millions d’euros (+ 1,3 %). La ministre veut en effet rendre un peu plus attractif les postes dans son administration.
LFI : loi de finances initiales
EAC : éducation artistique et culturelle
PLF : projet de loi de finances
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Les gagnants et les perdants du budget Culture
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°508 du 5 octobre 2018, avec le titre suivant : Les gagnants et les perdants du budget Culture