Prospective. Un rapide coup d’œil sur le calendrier des grands rendez-vous de 2024 montre que l’année artistique s’annonce plus rythmée qu’en 2023.
Le cent-cinquantenaire de la première exposition des impressionnistes et le centenaire de la publication du Manifeste du surréalisme d’André Breton vont susciter une série d’expositions en France et en Belgique. Les Jeux olympiques à Paris sont naturellement le prétexte de plusieurs manifestations artistiques sur le sport. Mais la popularité de Monet, Renoir et Degas va sans doute éclipser la commémoration de la disparition en cette même année 1874 de Victor Baltard ou Jules Michelet. Et l’anniversaire de la mort (en 1824) de Théodore Géricault et d’Anne-Louis Girodet suscite pour l’heure encore moins d’enthousiasme que le cinquantenaire de la mort de Picasso, l’an dernier – ce qui n’est pas peu dire. Ces manifestations seront-elles mémorables ? À ce stade, il est difficile d’en juger, un grand nom ou un grand thème ne suffisent pas à faire une bonne exposition. Seront-elles festives ? Pas sûr non plus. La culture ne peut pas s’affranchir du monde qui l’entoure. Les guerres en Ukraine et à Gaza dont on ne voit pas la fin pèsent sur les esprits. Les tensions grandissantes entre les États autoritaires et belliqueux, et les démocraties occidentales affaiblies/fortifiées (c’est selon) par leur opinion publique perturbent les échanges. La possible victoire de Donald Trump en novembre prochain est une menace pour l’équilibre du monde.
« La maison brûle et ses occupants se battent entre eux », peut-on ajouter à cette sombre énumération, en paraphrasant Jacques Chirac à propos du réchauffement climatique. Le bâti ancien patrimonial s’est cependant engagé sur la voie de la transition écologique et, en particulier, dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), mais l’on manque de visibilité sur son bilan carbone actuel et la trajectoire pour atteindre l’objectif de neutralité en 2050. Les enjeux sont complexes, il est plus simple d’isoler un pavillon de banlieue et d’y installer une pompe à chaleur que de faire de même dans une église romane. Aussi, de même que l’on peut compenser les émissions de GES par des puits de carbone (forêts…), faudra-t-il envisager des « crédits patrimoniaux » prenant en compte le réconfort moral et esthétique de ces sites pour les populations. Le Grand Palais et la cathédrale Notre-Dame qui vont rouvrir cette année, seraient à coup sûr éligibles à ces crédits de compensation.
Le calendrier 2024 du Journal des Arts des événements artistiques à ne pas manquer en France et en Europe.
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La culture en 2024
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°624 du 5 janvier 2024, avec le titre suivant : La culture en 2024