Qu’est-ce que la politique culturelle ?

De sorte que les critiques ont davantage porté sur la personnalité de l’ancienne et de la nouvelle ministre que sur les dispositifs publics. Avançons une explication à cet état de fait. Contrairement à l’hôpital où les patients se rendent compte par eux-mêmes de l’insuffisance des moyens, à l’école où le niveau ne cesse de baisser, à l’insécurité dans certains quartiers, à l’inflation, etc., les Français n’ont pas de graves reproches à l’égard de l’offre culturelle.

Une politique culturelle, c’est la conservation et la valorisation du patrimoine. Celui-ci est particulièrement riche en France. Il y a encore des milliers de sites à restaurer mais, pour autant, qui peut nier que depuis des années des moyens importants sont mobilisés pour nos monuments, et pas seulement pour Notre-Dame. Un voyage hors des frontières suffit pour s’en convaincre.

Une politique culturelle, c’est le soutien à la création avec des écoles spécialisées, des lieux de diffusion, des commandes publiques, des dispositifs d’aides… Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature, Justine Triet en course pour les Oscars, Daft Punk aux Grammy Awards, Lacaton & Vassal lauréats du Pritzker Prize, Annette Messager récompensée par le Praemium Imperiale…, tous ces exemples récents montrent la vitalité de la création française. Et dans le domaine théâtral, quel pays au monde offre autant de représentations que le Festival d’Avignon ?

Une politique culturelle, c’est l’accès du plus grand nombre aux œuvres d’art ou à une pratique culturelle. 40 % des visiteurs du Louvre entrent gratuitement, les musées sont très souvent libres d’accès comme les cathédrales d’ailleurs, les châteaux sont pris d’assaut en été, les conservatoires de musique accueillent 140 000 élèves, il y a plus de 15 000 bibliothèques…

Le rôle d’un ministre de la Culture est de porter bien haut l’étendard de la culture française tout en améliorant les dispositifs qui sous-tendent les politiques publiques. Et de mieux expliquer ces dispositifs.