Une personnalité populaire, gouailleuse et sans tropisme particulier pour la Culture à la Rue de Valois.
1965 Rachida Dati naît à Saint-Rémy à côté de Chalon-sur-Saône d’une mère algérienne et d’un père marocain qui travaille à l’usine Saint-Gobin ; ils auront 12 enfants. « J’ai été élevée avec des assassins, dans un immeuble où la moitié des mecs étaient soit des camés, soit en taule. Donc, ça forge un peu, les bastons, les trucs de bandes », dira-t-elle au Monde en 2007. Elle commence par faire des études d’économie, puis de droit public, période entrecoupée d’emplois qui montrent son entregent, notamment en 1973 à la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD, Londres), alors présidée par Jacques Attali.
1997 Elle entre (sur dossier) à l’École nationale de la magistrature, poussée par Simone Veil. À sa sortie de l’école en 1999, elle mène une courte carrière judiciaire (Bobigny, Évry) avant d’intégrer en 2002 le cabinet de Nicolas Sarkozy alors ministre de l’Intérieur. Elle l’accompagne quand il devient ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, et le suit encore au Conseil départemental des Hauts-de-Seine dont il prendra la présidence en 2004. Elle devient l’un de ses porte-parole lors de la campagne présidentielle en 2007.
2007 À la surprise générale (déjà !), elle est nommée ministre de la Justice à 41 ans dans le gouvernement de François Fillon. Elle porte divers projets de loi dont un texte sur la récidive des majeurs et des mineurs, et entreprend de refondre la carte judiciaire. Elle quitte le gouvernement en juin 2009 après avoir été élue au Parlement européen où elle ne laissera pas un grand souvenir. Elle donne naissance à une fille pendant son mandat Place Vendôme, qui fait les délices de la presse people. Auparavant, elle avait été élue conseillère de Paris.
2020 Elle s’engage dans la bataille électorale pour conquérir la Mairie de Paris, mais échoue face à Anne Hidalgo, avec toutefois un score bien supérieur à celui d’Agnès Buzyn qui représente le camp présidentiel. La campagne et les joutes verbales qui s’ensuivent avec la maire la propulsent sur le devant de la scène médiatique et en font une figure populaire. Elle y déploie toute sa verve gouailleuse qui fait le buzz sur les réseaux sociaux tout en consolidant ses appuis dans le très chic 7e arrondissement dont elle est maire. Elle dénonce, accepte puis fustige de nouveau la construction du Grand Palais éphémère qui est dans son secteur, en y voyant cependant un intérêt : le déplacement du Mur de la Paix érigé par Clara et Marek Halter, qu’elle ne cessait de réclamer.
2024 Alors que Rima Abdul Malak a été ovationnée durant la passation de pouvoir le 12 janvier, les applaudissements sont nettement plus mesurés pour la nouvelle ministre dont la nomination fait la une des médias au point de quasiment éclipser la nomination de Gabriel Attal, à Matignon. Elle place son programme sous la tutelle d’André Malraux appelant à une culture populaire, mettant en avant ses origines. Son premier déplacement sur le terrain est pour le château de Fontainebleau. Elle dément avoir signé un accord avec Emmanuel Macron pour la campagne des municipales parisiennes de 2026. Son parti d’origine, Les Républicains, l’a exclue dès l’annonce de sa nomination.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°625 du 19 janvier 2024, avec le titre suivant : Rachida Dati, nouvelle ministre de la Culture