Les quatre nommés de l’édition 2017 du prix décerné par les collectionneurs de l’Adiaf exposent chacun leur projet inédit au Centre Pompidou. L’annonce du lauréat aura lieu le 16 octobre.
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
Bien connu des amateurs d’art contemporain en France, le duo d’artistes libanais Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, tous deux nés en 1969, travaille depuis une vingtaine d’années sur les modes de révélation des images, l’implication politique de l’archive et la poésie des interstices entre réalité et fiction. Plasticiens tout autant que réalisateurs (avec notamment les films Je veux voir, présenté en 2008 au festival de Cannes, ou The Lebanese Rocket Society, en 2013), ils déploient dans leurs œuvres des formes d’enquêtes, notamment liées à leur région d’origine, le Proche-Orient. Pour le prix Duchamp, ils présentent leur projet « Discordances/Unconformities », des sculptures issues de carottages géologiques réalisés à Paris, Athènes et Beyrouth, révélant les discontinuités dans l’histoire de nos civilisations. Hadjithomas et Joreige ont bénéficié l’an passé d’une vaste exposition au Jeu de paume, « Se souvenir de la lumière », et sont représentés en France par la galerie In Situ-Fabienne Leclerc.
Maja Bajevic
Formée au début des années 1990 aux Beaux-Arts de Sarajevo, puis de Paris, l’artiste bosnienne Maja Bajevic, 50 ans, fait preuve elle aussi dans son travail d’une forte implication politique, traitant des thèmes brûlants d’actualité comme les migrations, la globalisation ou encore l’exploitation de l’homme liée aux dérives du néolibéralisme. Représentée à Paris par la galerie Michel Rein, Maja Bajevic a présenté cette année au Migros Museum de Zürich son travail des dix dernières années, combinant une multiplicité de médiums (installation, vidéo, néon, photographie, collage, broderie…), mais n’a jamais bénéficié d’une exposition personnelle dans une institution française. L’artiste propose pour le prix Duchamp une installation immersive et sonore, jungle grimpante au cœur de laquelle des dizaines d’ampoules disposées sur des étagères clignotent pour réciter des messages utopiques en code Morse.
Charlotte Moth
Cadette de la sélection, la Britannique Charlotte Moth, née en 1978 et installée à Paris depuis dix ans, est représentée en France par la galerie Marcelle Alix. Développant plus particulièrement un travail de sculptrice, mais aussi de photographe et de vidéaste, l’artiste favorise la rencontre d’objets, collectant des images hétéroclites qu’elle réinjecte dans ses œuvres. Une démarche subtile de résonance entre les détails du monde, proche d’un certain esprit surréaliste. Pour le prix Duchamp, Charlotte Moth invite à déambuler parmi quatre sculptures publiques issues des réserves municipales de la Ville de Paris et propose un récit intime inédit. L’artiste a bénéficié récemment d’expositions personnelles au MIT List Visual Arts Center de Boston, en 2017, à la Tate Britain de Londres et au Parc Saint-Léger, à Pougues-les-Eaux, en 2016.
Vittorio Santoro
À 55 ans, l’Italo-Suisse Vittorio Santoro est le doyen de cette sélection. Autodidacte revendiqué, l’artiste réalise des sculptures et installations à l’épure léchée, mais aussi des performances collectives à base de textes, et des livres d’artiste. Pour le prix Duchamp, il a imaginé une installation, Une porte doit être ouverte ou non fermée, inspirée de Marcel Duchamp, qui, dit-il, « fonctionne comme un cheminement chronologique, une procession et un rite initiatique » : à partir d’une lame guillotine, une série de sculptures et de signes sont disséminés, et se prolongent sous forme de drapeaux hors de l’espace du Centre Pompidou, à neuf endroits de la ville. Vittorio Santoro a exposé jusqu’au 30 septembre à Last Tango, à Zürich, et est représenté en France par la galerie Thomas Bernard-Cortex Athletico.
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Les finalistes du Prix Marcel Duchamp 2017
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°486 du 6 octobre 2017, avec le titre suivant : Les finalistes du Prix Marcel Duchamp 2017