Si les installations monumentales, les performances, les projections et les conférences constituent toujours l’attrait du parcours en extérieur, elles se regroupent chaque année plus près du Grand Palais.
Depuis le lancement de son programme « Hors les Murs » en 2006 (lié à son retour au Grand Palais cette même année, après le « purgatoire » à la porte de Versailles), la Fiac nous avait habitués, tous les ans, à trouver de nouveaux lieux de promenade. Mais depuis l’année dernière, marche arrière toute et tant mieux : cela calme la surenchère et évite aux visiteurs de galoper partout au détriment du regard et du temps portés aux œuvres. Ainsi, non seulement il n’y a plus de parcours inédits, mais certains, comme les Berges de Seine ou le Jardin d’acclimatation ne sont même plus de la partie.
Plusieurs raisons expliquent cette évolution. Il y a tout d’abord l’abandon de l’antenne « Officielle » de la foire, qui se tenait à la Cité de la mode et du design. Pour la directrice de la Fiac, Jennifer Flay, « [elle] justifiait un fil conducteur jusqu’au Grand Palais, mais les visiteurs ont trouvé ce lieu décentré et nous avons arrêté ». Ensuite certaines institutions ont changé de direction comme le Muséum national d’histoire naturelle. Enfin, la Fiac a redessiné sa cartographie autour du Grand Palais et a lancé l’année dernière son initiative « On Site » (voir ci après). Cette nouvelle donne n’empêche pas de découvrir de très belles propositions dans les lieux historiques du « Hors les murs ». À commencer par les jardins des Tuileries qui, cette année, accueillent trente-et-une œuvres dont quatre liées à l’architecture : une « baraque » historique de Prouvé (datée de 1944), un musée modulaire inédit de Portzamparc, une architecture utopiste de Hans-Walter Müller et une structure-atelier conçue par l’Atelier Van Lieshout. On découvre également quatre sculptures d’Erik Dietman jamais montrées depuis sa mort en 2002, une grande Lame dorée de Marc Couturier, un ensemble de dix vases créés par Jim Dine à la Manufacture de Sèvres, deux Lentilles Flottantes monumentales de Marta Pan, une grande serre datée de 1987 de Patrick Saytour, etc.
Plusieurs grandes installations sont au rendez-vous, à l’exemple de ces deux immenses bâches (de 50 mètres chacune, les plus grandes qu’il ait jamais peintes) que Claude Viallat a accrochées sur les murs constituant le fer à cheval près de l’entrée, place de la Concorde ou cette grande inscription en yiddish de Mel Bochner présentée sur le mur de soutènement du Jeu de paume. La place Vendôme qui, inscrite au programme depuis 2012, a vu passer Paul McCarthy, Dan Graham, Ugo Rondinone, accueille Oscar Tuazon et sa Colonne d’eau : une installation composée de gros tuyaux de canalisation, déterrés, combinés à des troncs d’arbre qui évoquent une histoire d’eau. Le Musée Delacroix, lui, propose une exposition personnelle de Katinka Bock.
Enfin, il faut, comme chaque année, ajouter à ces réjouissances le festival Parade avec vingt-sept performances au Louvre, au Petit Palais, au Palais de la découverte et à Beaubourg ; le Cinéphémère avec ses projections de films d’artistes dans un container avenue Winston Churchill et un programme de conférences proposé par Hans Ulrich Obrist et Simon Castets. La coupe est pleine.
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Fiac 2017, de nouveaux horizons pas si lointains
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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°486 du 6 octobre 2017, avec le titre suivant : Fiac 2017, de nouveaux horizons pas si lointains