PARIS
Le Salon du dessin revient avec plus d’une dizaine de nouvelles galeries, traduisant un large renouvellement.

Paris. S’il se porte bien, le Salon du dessin, dont la 33e édition ouvre ses portes du 26 au 31 mars au palais Brongniart, avait envie cette année de nouveauté. Aussi, sur les 39 participants (dont 19 étrangers venant de 8 pays différents), 11 nouvelles galeries intègrent la manifestation. « Le Salon n’est pas figé, il doit se renouveler tout en conservant son niveau d’exigence et accueillir de nouveaux entrants et de jeunes galeries, explique Hélène Mouradian, directrice de l’Agence d’événements culturels (AEC), organisatrice du Salon. Il y a aussi des marchands qui arrêtent leur activité, ou qui reviennent après plusieurs années d’absence comme Ronny Van de Velde ou la Galerie Claude Bernard. »
Parmi les nouveaux, la jeune galerie Sabrier & Paunet, fondée en 2023 à Paris :« Cette première participation est pour nous l’occasion de donner une plus grande portée à notre travail, de nous faire davantage connaître auprès des amateurs, des collectionneurs et des institutions », soulignent Marianne Paunet et Yasmina Sabrier, qui présentent un petit ensemble d’autoportraits et portraits d’artistes, parmi lesquels l’autoportrait du peintre Belle Époque Albert Besnard, reproduit dans une monographie datant de 1893.
Autre nouvelle venue, la galerie Larock-Granoff (Paris), qui dévoile Le Nu au cirque (1980, une gouache, tempera et encre de chine sur papier signée Chagall (autour de 500 000 €). La londonienne Stern Pissarro est également une nouvelle recrue. « Venir au Salon du dessin semble très cohérent pour nous, une bonne partie de nos collectionneurs sont français, et nous exposons des artistes français. » Elle est venue avec une quinzaine de feuilles de Camille Pissarro illustrant à peu près toutes les périodes de son travail, depuis 1850 jusqu’à la fin des années 1890. Le Marché aux œufs de Pontoise, au crayon et crayon de couleur sur papier-calque (35 000 €) fait partie de la sélection. Rejoignent également le salon l’enseigne d’art contemporain Michael Werner, mais aussi F. Baulme Fine Arts (Paris) ou encore M. F. Toninelli Art Moderne (Monaco) – laquelle partage son stand et le solo show de Horst Janssen (1929-1985) qui l’occupe avec la Galerie Claude Bernard.
Si des marchands comme Stephen Ongpin (Londres), W.M. & Co. Brady (New York), François Delestre (Paris) ou Maurizio Nobile (Paris) ne sont pas présents cette année, le salon conserve son lot de fidèles, à l’instar de Berès, la Galerie de la Présidence, Paul Prouté, Didier Aaron & Cie, Martin Moeller & Cie, Onno Van Seggelen ou Terrades – venue avec une Étude de berger (vers 1524), du Parmesan. Ou encore la galerie Éric Coatalem, qui montre un Tigre dessiné à la plume et encre brune par Delacroix, sur une portée de musique annotée par Frédéric Chopin.
Pour donner du relief au salon, plusieurs initiatives ont lieu en même temps. Au sein du salon, le Musée des beaux-arts de Reims – fermé pour travaux – est l’un des deux invités d’honneur. Il a apporté 46 dessins dont 13 portraits de Lucas Cranach le Jeune. La Tavolozza Foundation, fondée en Allemagne en 2001 par la collectionneuse de dessins Katrin Bellinger, est l’autre invitée d’honneur. Les deux journées d’études des Rencontres internationales sont consacrées aux dessins de voyage et le 18e Prix de dessin contemporain de la Fondation Daniel et Florence Guerlain sera décerné le 27 mars. La Semaine du dessin entame, elle, sa 25e édition et entraîne dans son sillon une vingtaine d’institutions, à l’instar du Louvre, d’Orsay ou de l’INHA.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°651 du 14 mars 2025, avec le titre suivant : Du sang neuf au Salon du dessin